Les dysfonctionnements du nouveau système d'immatriculation s'accumulent

Photo: CTK

Le nouveau système d’immatriculation des véhicules, mis en place le 9 juillet, a fonctionné en tout et pour tout une heure avant de sombrer et de connaître de multiples déboires jusqu’à aujourd’hui : pannes, retards, usagers énervés, incompatibilité avec d’autres fichiers de véhicules, critiques de l’opposition, etc. Ce mardi, les annonces se sont succédées, contradictoires : les guichets d’enregistrement sont tour à tour fonctionnels et hors-services. Tous les acteurs liés au développement et au fonctionnement du logiciel incriminé se rejettent la faute. Le ministère des Transports semble lui, être le plus embarrassé par cette déconfiture.

Photo: CTK
Le nouveau système de plaques d’immatriculation rencontre problèmes sur problèmes depuis sa mise en place, il y a deux semaines de cela. Ce mardi matin, les autorités avaient bon espoir de voir les 206 centres d’enregistrement à nouveau opérationnels. Il n’en a rien été. Au guichet de Prague-Vysočany, le système informatique est dans un état pire encore qu’il ne l’était la semaine dernière : il est impossible d’accéder à la moindre donnée. Dans un autre guichet du centre de la ville, un écriteau indique : « Nous nous excusons, à l’heure actuelle, le système est hors-service ». Dans d’autres villes, à Ostrava, Brno, Kolín ou Beroun, rien ne fonctionne non plus. Les centres d’enregistrement qui sont laborieusement ouverts accusent d’importants retards, et certains usagers en perdent leur sang-froid, à l’image de cet homme, qui peut exprimer sa colère au micro de la télévision tchèque :

« Quelqu’un mériterait de se retrouver derrière les barreaux pour ce système, je peux vous l’assurer. Les gens attendent, assis comme des imbéciles. »

Photo: CTK
Les tribunaux pourraient être saisis pour réparer les préjudices que considèrent avoir subis certains conducteurs. Finalement plus tard dans la matinée de mardi, le ministère des Transports annonce qu’il est à nouveau possible d’enregistrer son véhicule. Ces retards n’éclipsent pour autant pas les autres dysfonctionnements dont semble souffrir le nouveau système d’immatriculation. Ainsi, hier lundi, on apprenait que le nouveau fichier informatique n’était pas compatible ni avec la base de données sur les voitures recherchées, ni avec le registre des numéros européens d’identification des véhicules (le fameux code VIN). Sur ce dernier point, c’est le ministère de l’Intérieur qui serait en cause pour le ministère des Transports. Adjoint au sein de ce dernier, Ivo Toman explique les dysfonctionnements du système en accusant certains problèmes de communication :

Ivo Toman
« Dans l’état actuel des choses je peux dire que l’erreur incombe à certains services de police en charge de la coordination. En aucun cas, l’erreur n’échoit au ministère des Transports. Il y a un dysfonctionnement dans la communication entre les services de police et des services liés au ministère des Transports. »

Ces explications risquent de ne pas satisfaire tout le monde. Petr Nečas, le Premier ministre a indiqué que le ministère des Transports devra rendre des comptes. Milan Chovanec, en charge des transports au sein du Parti social-démocrate, a déjà une idée claire sur la responsabilité de cet échec :

Milan Chovanec
« C’est la faute du client et donc du ministère des Transports, qui dans ce cas précis, aurait du effectuer des tests viables de fonctionnement. Le ministère a lui-même avoué que lors du coup d’envoie du nouveau système d’immatriculation, seulement un tiers des employés qui devaient être à la manœuvre avait été formé. Ce n’est simplement pas une manière adéquate de lancer un tel système. »

Ce lancement se serait donc fait dans la précipitation. L’opposition ajoute que la mise en place de ce service a été confiée à la société de télécommunication ATS – Telcom Praha, laquelle n’avait aucune expérience dans le domaine de l’immatriculation. De surcroît, aucun appel d’offres n’a été réalisé. L’opposition accuse à ce sujet le ministère des Transports d’avoir agi dans l’illégalité. Ce dernier a déjà déboursé 37 millions de couronnes (près de 1,5 million d’euros) pour le développement du logiciel et 32,4 millions supplémentaires (1,3 million d’euros) pour ses frais de fonctionnement.