Les communistes pragois célèbrent l'anniversaire de Klement Gottwald

La cérémonie autour de la tombe de Klement Gottwald, photo: CTK

C'est sur l'air de l'Internationale qu'a été entamée la cérémonie de ce lundi autour de la tombe de Klement Gottwald. Né à Dedice en Moravie à la fin de l'année 1896, ce charpentier de formation fut l'organisateur du coup de Prague de 1948 et le premier président communiste de la République tchécoslovaque. Cette année, quelques dizaines d'inconditionnels de Gottwald et de nostalgiques de son régime stalinien s'étaient réunis pour fêter le 108è anniversaire de sa naissance, autour de sa tombe dans le cimetière d'Olsany.

La cérémonie autour de la tombe de Klement Gottwald,  photo: CTK
Parmi ceux qui avaient répondu à l'appel de la présidente de la division pragoise du parti communiste, Marta Semelova, se trouvaient en grande majorité des personnes d'un certain âge, dont ce monsieur, très fier de pouvoir rendre hommage à Klement Gottwald :

« Non seulement c'était un simple ouvrier qui s'est hissé à la tête de l'Etat, mais c'est aussi un homme qui a aidé le mouvement ouvrier ici, en Europe et dans le monde entier. C'était un homme bien et un bon communiste. Nous l'aimions tous, et c'est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui, nous l'aimons toujours, même s'il n'est plus avec nous.»

Un leader cruel et brutal qui éliminait tous ses opposants par la force? Pour ces membres du parti communiste de Bohême et de Moravie, Gottwald n'était rien de tout cela, il était avant tout un homme juste :

« J'ai vécu la période, pendant laquelle il était au pouvoir. Je l'ai même connu personnellement. Ce n'était pas un dirigeant cruel... Ou alors, il a été peut-être cruel envers ceux qui ce comportaient de façon injuste, pas seulement envers ceux qui avaient une opinion différente. »

La cérémonie autour de la tombe de Klement Gottwald,  photo: CTK
Un avis partagé par ce jeune étudiant de 20 ans, lui aussi présent lors de la cérémonie :

« Je pense que le régime au pouvoir, après la victoire contre le fascisme, n'a été cruel qu'envers ceux qui avaient tué des policiers, ou avaient détruit des usines, des choses comme ça... »

Et lorsque l'on demande à cet étudiant s'il pense que l'expérience du communisme pourrait être retentée dans son pays, sa réponse est claire :

« Je le pense, oui. Je crois que c'est la seule solution pour la classe ouvrière et pour la jeunesse. La seule issue, c'est une révolution anti-capitaliste. »

Ces déclarations et célébrations pourraient ne rester qu'anecdotiques, mais à l'heure où le parti communiste est redevenue l'une des principales forces politiques tchèques - et même si son président M. Grebenicek n'a pas soutenu officiellement cette initiative - ce genre de manifestations ne fait plus sourire grand monde à Prague.