Les candidats à la présidence de la République se multiplient

Les élections présidentielles auront lieu en République tchèque au début de l’année prochaine mais la campagne présidentielle non officielle a déjà commencé. Pour la première fois il s’agira d’un scrutin au suffrage universel direct et les candidats présidentiels se multiplient. Outre les personnalités présentées par des partis et formations politiques il y aura aussi toute une série de candidats indépendants. Treize personnalités dont deux anciens premiers ministres ont déjà confirmé leur intention de présenter leurs candidatures.

Milan Štěch
La loi sur la procédure relative à l’élection présidentielle au suffrage universel directe a été adoptée par les deux chambres du Parlement tchèque et doit encore être signée par le président de la République. Ce sera le moment attendu par le président du Sénat Milan Štěch pour proclamer la tenue et la date des élections :

« Je ne tarderai pas à proclamer la tenue des élections dès que la loi respective sera entrée en vigueur, c’est-à-dire dans la première décade du mois d’octobre. La loi stipule les mêmes conditions pour tous les candidats. Elle est issue d’un consensus entre tous les partis représentés au Parlement. J’espère que tous les candidats respecteront les conditions prescrites par la loi pour ne pas nuire à la procédure électorale et pour éviter d’éventuelles mises en cause des résultats des élections et des démarches judiciaires contre elles. »

Jan Fischer
Les élections auront donc probablement lieu en février 2013. Selon un sondage de l’agence Factum Invenio ce sont deux anciens premiers ministres, Jan Fischer et Miloš Zeman, qui totalisent le plus grand nombre d’intentions de vote. Si les élections avaient lieu aujourd’hui Jan Fischer recueillerait 22,2 % des suffrages et Miloš Zeman se placerait en deuxième position avec 18,2 % des votes. Le directeur de l’agence Factum Invenio, Jan Herzmann, constate que la position de l’ancien chef du Parti social démocrate Miloš Zeman ne cesse de s’améliorer et qu’il a déjà dépassé l’économiste Jan Švejnar qui n’arrive toujours pas à décider s’il présentera sa candidature ou non:

Miloš Zeman
« Quand nous suivons la situation dans l’espace de cinq à six mois nous devons constater que le renforcement de la position de Miloš Zeman est un phénomène constant et que ce candidat s’est forgé une position très solide. (…) Par contre nous voyons assez nettement que Jan Švejnar a trop longtemps hésité et laissé échapper le meilleur moment pour présenter sa candidature. »

Pour entrer en lice les candidats sont obligés de présenter une pétition signée au moins par 50 000 personnes ou doivent recueillir les signatures de 20 députés ou de 10 sénateurs. Cette condition est remplie par Miloš Zeman qui a déjà obtenu le soutien de 10 membres du Sénat, chambre haute du Parlement tchèque. Parmi les autres candidats il y a le sénateur social-démocrate Jiří Dienstbier, le ministre des Affaires étrangères et chef du parti TOP 09 Karel Schwarzenberg et le vice-président du Sénat Přemysl Sobotka du Parti civique démocrate ODS.

Táňa Fischerová
Une particularité de cette campagne électorale est le nombre important de femmes souhaitant se déclarer candidate. Selon certains sondages d’opinion, les Tchèques aimeraient voir au château de Prague une présidente de la République. Trois femmes ont répondu à cet appel : la présidente du parti Suverenita Jana Bobošíková, l’eurodéputée Zuzana Roithová et tout récemment également l’actrice et ancienne députée Táňa Fischerová. Bien que ces femmes ne recueillent pas pour le moment un nombre important d’intentions de vote, elles ont encore beaucoup de temps pour améliorer leur position. Jan Herzmann constate à propos du modèle des sondages adopté par l’agence Factum Invenio :

Jan Herzmann
« Cela en dit long sur les tendances dans la société. C’est un modèle éprouvé qui exploite toute une série de facteurs, il ne reflète pas donc que les préférences à un moment donné. D’autre part je dois dire que cela reflète les tendances dans la société mais ne dit pas beaucoup de choses sur le résultat électoral en février prochain. »

Et Jan Herzmann de conclure que tout cela est encore très loin et que l’opinion publique peut changer.