Les autorités assurent que la Tchéquie n'est pas menacée par une pénurie du brut

Photo: CTK

En raison d'un litige entre Minsk et Moscou, la Russie a fermé les robinets de l'oléoduc Droujba, le principal fournisseur de pétrole brut à l'Europe, aussi bien orientale qu'occidentale. Dans quelle mesure la République tchèque est-elle touchée par cette mesure remettant en cause la dépendance d'une bonne partie de l'Europe de la bonne volonté de Moscou ?

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D'après les autorités, la République tchèque ne subit aucune conséquence négative en raison du différend qui oppose Minsk à Moscou et qui a conduit à l'arrêt des livraisons de brut par l'oléoduc Droujba. Elles ont, d'ailleurs, appelé la population à ne pas succomber à un vent de panique et faire des provisions de carburant, car cela pourrait conduire à une situation plus grave que la fermeture de l'oléoduc. Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Martin Riman, explique que le brut continue de couler vers les raffineries tchèques, mais il ne provient plus directement de Russie :

« Le brut de l'oléoduc Droujba continue de couler en Tchéquie, et il en sera ainsi pendant quatre jours encore. En effet, la Tchéquie possède sur le territoire slovaque des réservoirs de cette capacité. »

Martin Riman
En plus de cela, la République tchèque peut avoir recours à d'autres sources de brut, grâce à des oléoducs indépendants de la volonté de la Russie. Par exemple, celui qui transporte le pétrole en provenance de Scandinavie, comme le précise Martin Riman :

« L'oléoduc d'Ingolstadt est, aujourd'hui, construit d'une telle manière qu'il offre une plus grande capacité que celle que nous recevons par l'oléoduc Droujba. Du point de vue technique et de la capacité, nous disposons, à la différence d'autres pays, comme la Slovaquie par exemple, d'une alternative. »

Et l'oléoduc d'Ingolstadt n'est pas la seule alternative, ce qu'ajoute encore Jaroslav Pantoucek, directeur de la société Mero, exploitant des oléoducs :

« La République tchèque ne dépend vraiment pas de l'oléoduc Droujba. Dans les années quatre-vingts-dix, elle a construit son propre oléoduc IKL, par lequel arrivent les livraisons stratégiques de brut en provenance de l'Europe de l'Ouest. »

Pas de pénurie de pétrole en Tchéquie donc, mais elle se joint tout de même aux critiques de la politique de Moscou en ce qui concerne les livraisons de matières stratégiques.