Les activités des services de renseignement russes au cœur de l’intérêt du BIS

Les activités des services secrets russes en République tchèque s’intensifient. C’est ce qui ressort du rapport annuel du Service de renseignement tchèque (BIS), publié il y a quelques jours et qui révèle que ces activités ne touchent plus seulement, comme c’était le cas auparavant, la sphère économique et énergétique.

« A l’instar des années précédentes, en 2009, les activités des services d’espionnage russes ont été au cœur de l’intérêt du BIS. Les causes de cette orientation sont on ne peut plus simples : en ce qui concerne l’ampleur, l’intensité, l’agressivité et le nombre d’opérations, les services russes n’ont pas de concurrence sur le territoire de la République tchèque ». C’est ce que nous pouvons lire dans le rapport annuel 2009 du Service de renseignement. Les activités des espions russes dans le pays sont considérées comme contraires voire hostiles aux intérêts de la République tchèque.

Ce ne sont plus seulement les « traditionnels » milieux diplomatiques, politiques ou économiques, mais aussi les milieux scientifiques, culturels et estudiantins dans lesquels ceux-ci cherchent à s’infiltrer. Les Russes établis sur le territoire tchèque sont aussi de plus en plus visés par les services de renseignement de leur propre pays.

Jan Šubert, porte parole du BIS, précise :

« Au cours de l’année écoulée, notre service de contre-espionnage a identifié un groupe de personnes qui a travaillé chez nous pour les services de renseignement russes. Nous avons réussi à déjouer leurs activités ».

Selon le rapport, les méthodes des espions russes qui se comportent agressivement et de plus en plus habilement sont aujourd’hui en bien des points presque identiques à celles utilisées par leurs prédécesseurs soviétiques.

Le rapport du Service de renseignement tchèque fait en outre état des efforts de groupes influents pour jouer sur d’importantes décisions concernant la gestion de la propriété publique, par l’intermédiaire de lobbyistes, et pour contrôler des appels d’offre ou obtenir des commandes et des subventions de l’Etat. Ces efforts vont de pair avec les tentatives de la partie russe d’influencer des processus législatifs.

Force est en même temps de constater que les rapports annuels précédents du BIS avaient également consacré une grande attention à la présence des services de renseignement russes en Tchéquie. Le ton du rapport de cette année semble pourtant plus insistant que jamais.