Les accidents du travail en baisse, les experts sont toutefois mécontents

Photo illustrative: Filip Jandourek, ČRo

Il y a de moins en moins d’accidents du travail en République tchèque. A en croire le Bureau national de l’inspection du travail, en 2016, leur nombre a été le moins élevé depuis les cinq dernières années. De même, les chiffres relatifs à des accidents mortels ont été en baisse, et ce de 20 % par rapport à l’année précédente. Cependant, selon certains experts, ces statistiques auraient pu encore être meilleures si toutes les entreprises tchèques avaient respecté les normes de sécurité au travail.

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
En mai dernier, un bûcheron est décédé suite à la chute d’un arbre dans le massif de Beskydy. Un autre ouvrier a perdu la vie à Olomouc, en Moravie centrale, en raison d’un accident d’un engin de chantier. Au total, quatre-vingt-seize Tchèques ont été victimes d’un accident mortel du travail au cours de l’année dernière et d’autres 38 000 personnes ont été blessées.

Le plus grand nombre d’accidents du travail s’est produit à Prague, suivie par les régions de la Moravie du Sud et de la Bohême centrale. Au contraire, les chiffres les moins élevés ont été observés dans la région de Karlovy Vary (Bohême de l’Ouest). D’après Jiří Macíček du Bureau national de l’inspection du travail, parmi les accidents les plus fréquents figuraient notamment des fractures, des coupures et d’autres blessures légères. Certains emplois s’avèrent toutefois plus dangereux que d’autres. Jiří Macíček poursuit :

Photo illustrative: Filip Jandourek,  ČRo
« Le plus grand nombre d’accidents mortels est chaque année dans le domaine du transport, qu’il s’agisse de chauffeurs professionnels ou de personnes en voyage d’affaires. Ensuite, il s’agit notamment du secteur des constructions, des emplois demandant la manipulation d’objets lourds, ou par exemple du domaine des travaux forestiers. »

Si les statistiques sont les plus positives depuis cinq ans, les victimes d’un accident du travail auraient pu être encore moins nombreuses. C’est du moins ce qu’affirme le président de l’Association des techniciens en sécurité du travail, Jaroslav Urbánek :

« De nombreuses entreprises ne respectent pas les normes relatives à la durée légale du travail. Les travailleurs sont ainsi surmenés et deviennent moins prudents. Un autre problème : beaucoup de sociétés font des économies de manière exagérée. Elles essaient d’économiser par exemple sur des technologies utilisées, même si cela signifie que leurs employés prennent des risques. »

Photo: Martin Karlík,  ČRo
Pourtant, une telle négligence peut coûter relativement chère à l’entrepreneur qui est contraint à payer à l’employé victime d’un accident des compensations pour les douleurs éprouvées, ainsi que les frais médicaux liés au traitement. De plus, les sociétés qui violent les normes de sécurité au travail risquent de grosses amendes. Jiří Macíček présente les principaux manquements qui font l’objet de sanctions en République tchèque :

« Il s’agit notamment de l’absence de mesures de prévention des risques, comme la protection contre les chutes lors des travaux en hauteurs. Des employeurs tolèrent souvent des méthodes de travail dangereuses. Parmi les violations des règles les plus fréquentes, les patrons ne donnent pas à disposition de leurs employés l’équipement de protection individuelle adéquat et ils ne contrôlent pas si cet équipement est vraiment utilisé pendant le travail. »

Rien qu’au cours de l’année dernière, les inspecteurs ont infligé des amendes pour un montant total de 35 millions de couronnes (près de 1,3 millions d’euros). Afin de motiver les entreprises à être plus prudentes, le Bureau national de l’inspection du travail envisage prochainement d’effectuer un plus grand nombre de contrôles, notamment dans des entreprises, où des accidents graves se sont déjà produits.