Le Yes Club, nouveau temple de la musique électro à Prague

Photo: Yes Club

A deux pas de la station de métro I.P. Pavlova, le Yes Club va faire parler de lui. Il s’agit d’un tout nouveau club pragois ouvert par trois DJs français, Wylliam Kluba, Christophe Romboni et Mathias Touchard. Nous sommes allés à leur rencontre pour en savoir plus sur ce projet ambitieux qui conjugue convivialité et mix de qualité, avec ce qui ce fait de mieux en matière de musique électronique en République tchèque, le tout dans une ambiance très sympa et à prix abordable. Wylliam Kluba et Christophe Romboni nous parlent de leur parcours qui commence dans les free party du début des années 90, et bien sûr de l’ouverture du Yes Club, qui constitue la suite logique de l’expérience musicale des trois DJs.

Photo: Yes Club
Wylliam Kluba : « En fait, on a toujours été attiré… On vient de mouvements plus ou moins vastes, je viens plus ou moins du reggae. On n’a pas vraiment été influencé, on a été bercé, toujours, par les musiques alternatives. On a toujours été attiré par ce côté obscur de la musique. Jusqu’au jour où on a découvert vraiment le milieu de la musique électronique. On a subi des influences plus ou moins grandes, que ce soit du hip-hip, du rock, du reggae, etc., ou encore de la pop. Mais, la découverte de l’univers, à cette époque là, du milieu électronique, ça a été le sacerdoce. Ca a été la révélation. Ca a été le ‘Waouf ! D’accord c’est ça en fait !’ »

Christophe Romboni : « Ce qui est bien avec la techno, c’est que ça rassemble un peu tous les styles. C’est des gros mix d’un peu tous les styles. C’est ça qui nous a plu. Lui y vient du reggae, moi du hip-hop, mais on retrouve ça dans les morceaux électro, techno, ou dans un peu tout, dans la drum’n bass. Et puis après le milieu aussi, l’ambiance des soirées qu’on a découverte à cette époque là… »

Wylliam : « Il y avait un message. Il y avait tout un « spirit » de voyage, d’une autre façon de faire la fête, d’une autre façon de communiquer la musique, qui étaient complètement différentes d’une période des années 1990, qui étaient plutôt formalisées avec des trucs beaucoup plus classiques, entre guillemets 'commerciaux'.»

Photo: Yes Club
Et pourquoi s’être fixé en République tchèque ? Il y a ici une vrai culture de la techno j’imagine.

Christophe : « Ca, c’est l’idée qui vient de William. Il a organisé plusieurs grosses soirées dans le sud de la France, mais aussi dans le nord. En fait, c’était une tournée qui s’appelait « Zone libre », et la fin de cette tournée s’est achevée ici, en République tchèque, avec quatre dates. On est tous parti avec le troisième partenaire qu’on a. Et là s’est formée une espèce de « crew » qui s’appelait le Yes Papa. C’est pour ça que le club s’appelle le Yes Club. Ca vient de là, en fait. C’est là qu’on est tombé amoureux de la Tchéquie. On a passé dix jours vraiment. Il s’est créé entre nous quelque chose de… »

Wylliam : « …de magique ! »

Vous pensez qu’il y a un esprit différent en France ou ici, en République tchèque, par rapport à la musique techno ?

Wylliam : « Par rapport à la musique techno ? Disons que l’approche est différente. En France, il y a une connotation très très négative de tout l’univers de la musique électronique. Ici, c’est une culture musicale. »

Vous avez ouvert le club début avril. Vous prenez vos marques ? Ca marche comment ?

Photo: Yes Club
Wylliam : « Ca marche bien, on fait des belles soirées. On fait de très belles soirées. On est très content pour l’ouverture. Ca buzze bien. On pense et on croit sincèrement, et c’est pour ça qu’on le fait, qu’il y a encore des messages à faire passer. Et en 30 jours, on sent le courant qui passe, le message qui passe. C’est une autre ambiance, c’est autre chose, c’est de la musique, c’est de la culture, c’est un autre esprit de la fête, c’est un autre esprit du clubbing. C’est vrai qu’on est différent de tous les autres clubs de Prague. »

Christophe : « Donc voilà, c’est important qu’on parle du projet, de ce club. Il est monté par trois DJs. On n’a pas la profil-type du gars qui ouvre son club, qui a des ronds, et qui veut faire des ronds. Nous, on a une autre démarche. On a investi sur un sound system de qualité qui est l’un des meilleurs au monde. On s’est risqué à faire de nouvelles technologies comme le 3D mapping. On n’est pas cher, on est au centre ville, on est à 200 mètres du centre historique de Prague. Et on est moins cher que n’importe quel club. On a vraiment une démarche de faire un endroit positif. Ca s’appelle le Yes d’ailleurs. On booke des Djs internationaux tous les weekends. La musique, pour nous, c’est toute notre vie, donc on n’a pas abordé ce projet pour essayer de devenir riche, mais pour proposer quelque chose aux tchèques et pour nous, pour notre plaisir culturel, musical. »

Photo: Yes Club
En parallèle, Wylliam, Christophe et Mathias gèrent plusieurs labels et ont fondé une agence de booking, Electrobooking, laquelle leur donne l’occasion de jouer dans les clubs les plus prestigieux d’Europe pratiquement tous les weekends. Ils ont tous produit plus d’une centaine de disques. Inutile d’ajouter que cela leur permet de proposer une programmation riche et diversifiée, dans un esprit «Yes Papa ». Si vous désirez plus de renseignements sur le club et sur les soirées qui y sont organisées, n’hésitez pas à consulter le site Internet : http://www.yespapaclub.com