Le ténor Petr Nekoranec consacré au concours international Francisco Viñas

Petr Nekoranec, photo: Milan Kopecký, ČRo

Le jeune ténor de 24 ans Petr Nekoranec a remporté la 54e édition du concours Francisco Viñas à Barcelone. Le Tchèque, originaire de la ville de Polná dans la région de Vysočina est l’un des ténors les plus talentueux de sa génération. Grâce à cette consécration dans l’un des plus difficiles et prestigieux concours internationaux, il fait désormais partie du cercle contemporain des grandes voix de l’opéra.

Petr Nekoranec,  photo: Milan Kopecký,  ČRo
En concurrence avec 550 autres candidats du monde entier, Petr Nekoranec a réussi, grâce à son interprétation unique, à conquérir le cœur d’un jury qui fait partie de l’élite musicale mondiale des chanteurs d’opéra. En Espagne, il a non seulement été récompensé du premier prix du concours Francisco Viñas, mais a également obtenu le prix Plácido Domingo, que lui a remis en mains propres le maestro espagnol, ainsi que le prix du Théâtre Royal de Madrid. C’est un Petr Nekoranec sûr de son talent qui s’est exprimé après son interprétation en finale du concours de Barcelone :

« Je crois que ce qui a fait la différence c’est ce petit plus que possèdent les grands chanteurs qui restent dans l’histoire. Comme Plácido Domingo, qui m’a donné ce prix, ou d’autres géants comme Luciano Pavarotti. C’est cette petite étincelle en plus qui va droit aux cœurs des gens, et qui donne envie de l’entendre de nouveau. Je suis très content d’avoir reçu cette étincelle de celui qui est au-dessus de nous, qui qu’il soit. J’étais également très reconnaissant que des personnes du public viennent me voir en me disant : ‘Vous savez, vos collègues ont de très belles voix, ils savent chanter, mais vous êtes le seul qui a vraiment chanté.’ »

A Barcelone, la deuxième place a été remportée par la soprano Adriana González originaire du Guatemala et la troisième par le baryton espagnol Carles Pachón. Pour s’imposer, Petr Nekoranec a su magnifier le répertoire choisi :

« Nous avons chanté cinq airs d’opéra, au premier tour nous devions chanter un air, au deuxième tour nous en avons chanté deux. Mais je crois que l’air décisif a été ‘Je crois entendre encore’ de l’opéra ‘Les Pêcheurs de perles’ de Georges Bizet. C’est un air très difficile d’un point de vue technique. Je l’ai embelli à ma façon, j’ai un peu joué mon va-tout avec cet air. Je ne savais pas si ça allait marcher, et puis cela a marché. »

Elève du célèbre ténor italien Antonio Carangelo, le jeune prodige tchèque a commencé ses études au conservatoire de Pardubice. Depuis quatre ans, Petr Nekoranec a été ovationné sur différentes scènes d’opéras, au Théâtre de Turin en Italie ou sur la scène du Théâtre national de Bavière, et il possède déjà à son compte plusieurs prix. Consécration professionnelle indubitable : l’Opéra Métropolitain de New York lui a récemment proposé un contrat de deux ans. Petr Nekoranec est ainsi devenu le premier Tchèque à se voir offrir d’intégrer le programme Lindemann destiné aux jeunes artistes du « Met ». Petr Nekoranec revient sur cet épisode :

« J’ai obtenu le contrat de l’Opéra Métropolitain grâce à un autre concours qui a eu lieu à Oslo, en Norvège, le concours international de la Reine Sonja. Je n’ai toutefois fait partie que des demi-finalistes, mais Jonathan Friend, le directeur administratif de l’Opéra new-yorkais, m’a entendu et il m’a dit : ‘Tu sais, le mieux serait que tu viennes directement avec moi. Mais je sais que tu as encore un contrat avec l’opéra de Berlin, on va attendre un peu, tu viendras chanter devant quelques personnes et on verra’. Je suis donc arrivé à New York, j’ai chanté et deux heures plus tard, on m’a appelé pour me dire que le maestro Levine, le grand chef d’orchestre du Met, m’offrait un contrat pour deux ans. »

Petr Nekoranec est désormais impatient de vraiment pouvoir se produire sur les planches du célèbre opéra new-yorkais. Et si New York est la ville où il passe désormais le plus de temps, il se produira tout de même à Prague le 25 avril prochain à l’église Saint-Simon et Sainte-Jude aux côtés de l’Orchestre symphonique de Prague FOK, puis le 15 mai avec ses collègues de l’Opéra de Bavière à la mairie de la Nouvelle ville.