Le Sparta se tourne vers l’Afrique

Bony Wilfried, photo: www.sparta.cz

Plus de vingt ans après la révolution, les changements politiques et l’ouverture des frontières, rares encore sont aujourd’hui les joueurs étrangers, et plus encore africains ou de couleur, à évoluer dans les équipes tchèques de football. Sacré champion de République tchèque la saison dernière, le Sparta Prague ne possédait ainsi qu’un seul joueur noir dans son effectif, le jeune attaquant ivoirien Bony Wilfried. Malgré tout, les choses changent peu à peu. Lundi, ainsi, les dirigeants du Sparta ont annoncé avoir engagé deux Camerounais et tester deux autres jeunes Ghanéens.

Bondoa Adiaba
Bondoa Adiaba et Léonard Kweuke : ce sont les noms du défenseur et de l’attaquant camerounais que les supporters tendance plutôt crâne rasé du Sparta devront apprendre à prononcer dans les semaines à venir, avant la mi-juillet et l’ouverture de la nouvelle saison du championnat tchèque. Deux joueurs camerounais de 23 ans qui on signé pour un prêt d’un an avec option d’achat et arrivent directement en provenance de Slovaquie, cherchez l’erreur ! Le plus expérimenté des deux, au vu de leur précédent parcours, est sans doute Léonard Kweuke. Auteur de onze buts en seize matchs lors de son arrivée en Slovaquie en 2008, il a ensuite été prêté en Allemagne à l’Eintracht Francfort et à l’Energie Cottbus.

Parallèlement à la signature d’Adiaba et Kweuke, le club pragois, actuellement en stage de préparation en Bohême de l’Ouest, teste également deux jeunes Ghanéens, Abeiku Quansah et Enoch Kofi Adu, en provenance, eux de l’OGC Nice. Les concernant, l’encadrement technique du Sparta devrait prendre une décision au plus tard en fin de semaine prochaine au retour d’un nouveau stage en Autriche.

Quoiqu’il en soit, c’est une évidence, le club le plus titré de République tchèque a décidé de se tourner vers l’Afrique pour répondre au manque de talents auquel il est confronté à l’échelle nationale. Pour Bony Wilifried, l’avant-centre ivoirien du Sparta, il peut s’agir d’une solution, car selon lui, peu importe qu’il s’agisse de joueurs tchèques ou africains :

« Je pense que ce n’est pas important, car le football n’a pas de langue. C’est d’abord une question d’adaptation et d’envie. Une fois que tu es là, il faut que tu te ‘tranquillises la tête’ et travailler le plus possible. Alors les résultats suivront. »

Bony Wilfried,  photo: www.sparta.cz
« Je pense aussi que d’autres joueurs africains pourraient venir dans le championnat tchèque. Même si je ne m’en soucie pas trop, car pour moi le plus important est de gagner ma place, les scouts du club savent qu’il y a de bons joueurs en Afrique. S’ils me demandent mon avis sur un joueur que je connais, un ami, je leur dis que mes amis sont tous de bons joueurs. Là, deux Camerounais ont signé, et je pense que c’est une bonne chose. »

Plus encore qu’un souhait, cette orientation vers l’Afrique est avant tout une nécessité économique pour le Sparta ou le Slavia Prague, qui lui aussi teste plusieurs joueurs étrangers, dont certains africains, en cette période de pré-saison. La majorité des jeunes joueurs tchèques de talent qui évoluent dans les autres clubs du pays sont en effet devenus trop chers pour le Sparta comme pour le Slavia, et leurs dirigeants préfèrent désormais les vendre directement à l’étranger sans passer par les clubs de la capitale comme cela était le cas auparavant.