Le retour ravageur de la grippe aviaire en République tchèque

La société Moras, photo: ČTK/Josef Vostárek

La grippe aviaire est bien de retour en République tchèque et elle a déjà fait plus de ravages que lors de sa dernière apparition il y a trois ans. Après une première alerte dans un poulailler en janvier dernier, un deuxième foyer du virus a été détecté, dimanche, en Bohême de l’Est, cette fois dans un élevage intensif. Près de 140 000 volailles vont ainsi devoir être abattues.

Miroslav Toman,  photo: ČTK/Kateřina Šulová
Depuis janvier dernier et la découverte du retour du virus chez un petit éleveur de la région de Vysočina, dans le centre du pays, qui ne possédait toutefois que douze poules et trois canards, on savait que la menace de la grippe aviaire planait de nouveau sur la République tchèque. On a eu la pleine confirmation avec le ministre de l’Agriculture, Miroslav Toman, lors d’une conférence de presse extraordinaire ce lundi matin :

« Les informations ne sont malheureusement pas positives. Nous pouvons confirmer ce qui a été annoncé dimanche, à savoir l’apparition d’un important foyer de grippe aviaire dans la région de Pardubice. L’éleveur a informé les autorités de la perte de plusieurs milliers de dindes, concrètement de plus de 1 300 sur un total 7 500 en l’espace de trois jours. Les analyses en laboratoire ont confirmé qu’il s’agit du sous-type pathogène H5N8 du virus de la grippe 5 et des mesures ont donc été prises immédiatement pour limiter dans la mesure du possible les risques de contamination des autres élevages. Je rappelle que s’il s’agit d’un virus mortel pour les oiseaux, aucun cas de transmission à l’homme n’a encore été relevé. »

Ce deuxième foyer de grippe aviaire a donc été détecté dans un élevage intensif situé à Slepotice, une commune des environs de la ville de Pardubice. Cet élevage appartient à la société Moras. Quelque 7 000 dindes et 130 000 poulets seront abattus ces lundi et mardi, comme l’a confirmé Zdeněk Barták, le président directeur-général de la société :

La société Moras,  photo: ČTK/Josef Vostárek
« Dans tous les cas, toutes les dindes seront tuées à l’aide de boîtes d’étourdissement. Il en sera de même pour les poulets, qui seront abattus avec la même méthode ou euthanasiés. Compte tenu du risque pour la sécurité biologique, nous devons mobiliser l’ensemble du système de sauvetage, c’est-à-dire les pompiers, la police et l’armée, car il s’agit d’un volume total très important d’environ 400 000 tonnes de volailles. Cet abattage se fera dans un ou deux établissements d’assainissement. »

Par ailleurs, un autre élevage de quelque 120 000 poulets se trouve dans la commune de Moravany, distante de moins de trois kilomètres du foyer d’infection, zone considérée comme étant à très grands risques. Une décision quant à un éventuel abattage là aussi complet sera prise dans les jours à venir.

Depuis le début de l’année, plusieurs foyers de contamination ont également été détectés dans différents pays de la région, en Allemagne, en Slovaquie et Pologne voisines notamment. La grippe aviaire n’était plus réapparue en République tchèque depuis trois ans. En 2017, elle avait entraîné l’abattage de quelque 98 000 oiseaux dispersés dans une quarantaine d’élevages sur l’ensemble du territoire.