Le programme de greffes du foie en République tchèque

Plus de 500 greffes du foie ont été réalisées en onze ans à IKEM, l'Institut de médecine clinique et expérimentale, qui est le plus grand centre de transplantation en République tchèque. Jaroslava Gissubelova s'est entretenue avec son directeur, Stefan Vitko :

« La première greffe du foie a été réalisée en 1983 déjà, à Brno, mais un programme de greffes n'existait pas. En 1995, après une collaboration de deux ans avec le centre de transplantation à Berlin et une formation de chirurgiens à New York et Denver, IKEM a lancé un programme national de greffes et la même année, 13 patients ont subi une transplantation. A noter qu'ils sont tous en vie et en bonne santé. Depuis, leur nombre n'a cessé d'augmenter. L'année écoulé a marqué un record : 67 greffés à IKEM, 31 à Brno, soit presque une centaine. Un total de 776 greffes ont été effectuées en République tchèque depuis 1995. »

Pour ce qui est des principales indications et techniques, IKEM pratique toutes les méthodes de greffe, à commencer par les enfants à partir de 3 ans jusqu'aux personnes de plus de 70 ans. L'âge moyen est de 46 ans. 90% des indications sont des maladies chroniques : cirrhoses, hépatites et tumeurs. 10% sont des cas urgents - défaillances métaboliques et intoxications. Pour les greffes du foie, la République tchèque accueille également des citoyens de Slovaquie qui ne possède pas encore de programme de greffes.

Pour ce qui est du critère crucial, la survie, l'adjoint du directeur d'IKEM Pavel Trunecka, précise :

« Presque 80% des greffés sont en vie 10 ans après avoir été opérés, c'est un chiffre énorme, de 10% supérieur à la moyenne européenne. Autre aspect primordial : le patient éprouve un soulagement immédiat. La greffe lui apporte la pleine santé, il peut travailler, avoir des enfants, pratiquer des sports. »

Un des patients auxquels une greffe du foie à IKEM a sauvé la vie et qui peut mener depuis dix ans une vie active, Petr Travnicek, raconte comment cela s'est passé :

« Je j'avais aucun problème de santé, j'ai terminé mes études, et un jour, tout d'un coup, j'ai jauni, on m'a transporté à l'hôpital où on m'a dit qu'une greffe était le seul espoir. Trois mois après, j'ai commencé à pratiquer le ski de fond. En automne dernier, j'ai couru un marathon : mon temps : 4 heures 23... »

La greffe du foie est une intervention très compliquée, beaucoup plus que celle du coeur. Son coût, en République tchèque, se situe autour d'un million de couronnes, ce qui est 4 fois moins qu'en Allemagne. Tous les frais sont remboursés par les caisses d'assurance maladie. Le directeur d'IKEM, Stefan Vitko, m'a confié aussi les projets pour l'avenir : cette année, l'Institut veut se lancer dans les greffes de l'intestin grêle et dans la transplantation combinée du coeur et des poumons.