Le prix Homo Homini

L'Homme en détresse

Homo homini est le titre d'un prix décerné depuis 1995 par l'association « L'Homme en détresse » dans le cadre du festival de films documentaires sur les droits de l'homme « Un monde ». Le prix est décerné aux personnes ayant contribué d'une façon marquante à la défense des droits de l'homme. Le directeur du festival, Igor Blazevic, a dit au micro de Jaroslava Gissubelova:

L'Homme en détresse
"Cette année, le prix Homo Homini est décerné à trois défenseurs vietnamiens des droits de l'homme: deux prêtres bouddhistes et un prêtre catholique. Le prix leur est décerné pour le courage personnel avec lequel ils s'opposent, depuis 30 ans, au régime communiste vietnamien, en défendant la liberté d'expression et de religion. Tous trois sont emprisonnés et ne peuvent pas venir à Prague pour recevoir personnellement le prix. Ce dernier sera remis au président du Mouvement pour la démocratie au Vietnam, fixé à Paris, Vo Van Ai."

Qui sont ces trois dissidents vietnamiens, lauréats du prix Homo homini qui leur sera décerné mercredi soir, à Prague?

Le premier est le patriarche de l'Eglise bouddhiste unifiée du Vietnam, Thich Huyen Quang. Depuis 21 ans, il est interné, sans être jugé, dans la pagode Hoi Phuc. Le deuxième candidat au prix Homo homini, Thich Quang Do, prêtre de cette même Eglise, est interné, avec de brèves interruptions, depuis 1982. En 1994, il a adressé au parti communiste vietnamien un document de 40 pages, décrivant les représailles commises à l'égard des bouddhistes. Le régime l'a mis dans un isolement dont il est sorti en 1998, suite à une amnistie. Depuis 2001, il est en prison pour avoir organisé le transport du patriarche, dans un état de santé grave, à l'hôpital, et publié un appel à la démocratie au Vietnam. Le troisième lauréat du prix, Nguyen Van Ly, est prêtre catholique du diocèse Hue, au Vietnam. En 2000, il a publié une déclaration appelant à l'élargissement des libertés religieuses, à la cessation des ingérences de l'Etat dans les affaires de l'Eglise et à la libération de tous les prisonniers condamnés à cause de leur religion. Pour son discours prononcé en 2001 devant le congrès américain et critiquant le régime communiste au Vietnam, il a été condamné à 15 ans de prison. Tous les trois dissidents sont lauréats du prix Nobel de la paix. La communauté internationale, y compris le Dalaï-Lama de Tibet, s'emploie en faveur de leur libération.