Le lys blanc : un nouveau prix anti-corruption décerné par Václav Havel

Václav Havel, photo: CTK

Cena Bílé lilie - le prix du lys blanc en français : c’est le nom d’un nouveau prix décerné pour la première fois jeudi pour récompenser les efforts de promotion de la transparence dans l’administration. Premiers lauréats : l’ancien député Oldřich Kužílek et l’adjointe au maire de Černošice Daniela Göttelova, tous les deux félicités en personne par l’ancien président Václav Havel.

Le prix du lys blanc,  photo: CTK
Applaudissements pour les deux lauréats et remise d’une statuette en forme de lys, faite de verre et de cristal, symbole de la transparence. Oldřich Kužílek, qui dirige entre autres l’organisation Société ouverte, lutte depuis longtemps contre la corruption et pour les droits du citoyen face à l’administration. Il remporte ce nouveau prix juste devant la finaliste Daniela Göttelová, engagée depuis plusieurs années contre les pratiques plus qu’opaques des élus de Černošice, près de Prague, et élue elle-même l’année dernière adjointe au maire de cette petite commune après un long combat.

Václav Havel,  photo: CTK
En remettant leur prix au vainqueur et à la finaliste, Václav Havel a voulu insister sur le choix des mots. Il s’est dit contre l’emploi, quand on parle de corruption, de mots étrangers. Concept difficilement transposable en français, le mot étranger en tchèque est en général le mot aux racines latines ou grecques qui ne fait pas partie de la famille sémantique slave. Pour l’ancien président, il est par exemple important, pour bien se rendre compte du phénomène et de son caractère national, de ne pas parler de « korupce » - mot étranger – mais de « úplatkářství », l’équivalent tchèque pour désigner la corruption.

La corruption, un fléau contre lequel la République tchèque a du mal à lutter, jusqu’au sommet de l’Etat, avec notamment des ministres et d’anciens premiers ministres fréquemment – cette semaine encore - incapables de prouver que leurs millions ont été amassés de manière « transparente ».

Zdeněk Bakala,  Václav Havel,  Oldřich Kužílek,  photo: CTK
La corruption est devenue le thème de prédilection de certaines grandes fortunes du pays. Le prix du lys blanc décerné jeudi est celui de la fondation du multimillionnaire baron du charbon Zdeněk Bakala (828e au classement Forbes), qui a également investi dans la presse et dans la future bibliothèque de Václav Havel.

Un autre acteur économique national de poids affiche depuis peu une certaine détermination à lutter contre la corruption. Il n’a pas de mascotte à réputation internationale, mais Andrej Babiš, numéro 937 du classement Forbes, met aussi les moyens. Il vient de créer un mouvement appelé ANO 2011, le « mouvement des citoyens mécontents ». Contrairement à Bakala, Andrej Babiš a déjà clairement révélé ses ambitions politiques et veut faire son entrée au Parlement en 2014.