« Le président de l’Europe est un Belge inconnu » pour Lidové noviny ou encore « l’Europe sera dirigée par un Belge silencieux et une baronne britannique » pour Mladá fronta Dnes : tels étaient, vendredi matin, les titres de deux des principaux quotidiens tchèques suite à la désignation du Premier ministre belge Herman Van Rompuy « président de l’Union européenne » et de la commissaire européenne britannique Catherine Ashton « ministre des Affaires étrangères ». Deux désignations qui satisfont toutefois pleinement le gouvernement tchèque.
Herman Van Rompuy, photo: CTK
Jeudi midi, peu avant de se rendre à Bruxelles, où se tenait le sommet
des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept, le Premier ministre
Jan Fischer avait indiqué que son cabinet ne possédait pas de candidats
favoris tant pour le poste de président permanent du Conseil européen, le
premier dans l’histoire de l’Union, que pour celui de haut
représentant des Affaires étrangères. C’est donc sans surprise que Jan
Fischer a réagi, jeudi soir, à la désignation de Herman Van Rompuy et de
Catherine Ashton. Le Premier ministre s’est contenté de déclarer que
ces choix étaient « de bons choix » pour la République tchèque. « Ce
sont des noms qui nous conviennent. Tous les deux sont des personnes qui
ont une relation proche de nous », a expliqué Jan Fischer.
Jan Fischer, photo: CTK
Ces propos sont dans la lignée de ceux du ministre des Affaires
étrangères, Jan Kohout, qui, de son côté, avait estimé qu’il serait
préférable que le futur président ne vienne pas d’un des grands pays
de l’UE. Comme le note le journal Lidové noviny, Prague peut donc être
satisfait que la France et l’Allemagne se soient opposées à la
désignation de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et
soient parvenues à imposer Herman Van Rompuy. Un nouveau président qui ne
fait toutefois pas l’unanimité auprès de tous, comme l’explique
l’ancien commissaire européen tchèque, Pavel Telička:
« Je ne pense que ce soit un homme qui remplisse la condition fixée qui était d’avoir à la tête de l’UE une personnalité forte, comme l’est par exemple Tony Blair, capable de représenter de façon visible l’UE à l’étranger. Néanmoins, il faudra attendre les prochaines années pour se faire une meilleure idée. »
Pavel Telička, qui a aussi été l’un des principaux négociateurs de l’adhésion tchèque à l’UE avant 2004, estime que le choix d’Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton répond tout à fait à la volonté des dirigeants des Vingt-sept de ne pas avoir à leur tête de personnalités « hors normes » :
Herman Van Rompuy et Catherine Ashton, photo: Commission européenne
« Dans le cas du Premier ministre belge, je dirais qu’il s’agit
d’un homme qui prend de l’ampleur au fur et à mesure des occasions qui
se présentent. C’est aussi quelqu’un qui a une très bonne image en
Belgique. Cela n’enlève rien au fait que pour Herman Van Rompuy comme
pour Catherine Ashton, il s’agit de deux personnalités qui sont dans la
lignée de celles que l’on retrouve sur la scène de l’UE depuis une
dizaine d’années, c’est-à-dire que l’on ne recherche pas des
personnalités trop fortes qui pourraient dépasser les Etats membres. »
Bref, très loin d’un Václav Klaus, dont le nom aurait, paraît-il, également circulé dans les couloirs jeudi à Bruxelles. Histoire d’égayer l’atmosphère.
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