Le gouvernement tchèque renonce à la vente de radars à la Chine

Radar Vera, photo: www.era.cz

Le Premier ministre Vladimir Spidla a décidé de revenir sur l'autorisation donnée à une société tchèque de vendre des radars passifs à la Chine. La presse tchèque souligne le rôle important des Etats-Unis dans ce revirement.

L'entreprise Era, basée dans la ville de Pardubice, à 100 km à l'Est de Prague, fabrique un système de radars dénommé Vera, successeur d'un autre système passif, le Tamara, soupçonné d'avoir permis à des missiles serbes d'abattre un bombardier furtif américain lors des bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie. A l'origine valable deux ans, la licence pour la vente à la Chine de six exemplaires de radars Vera avait été octroyée à Omnipol, la société chargée de leur commercialisation. Cette licence avait fait l'objet de nombreux débats. L'ODS, principal parti de l'opposition, s'était élevé contre cette décision, faisant valoir qu'elle nuisait aux intérêts des alliés de la République tchèque, formule par laquelle il était fait référence non à l'Union européenne mais aux Etats-Unis. Au sein même de la coalition gouvernementale, le potentiel client chinois n'a pas fait l'unanimité, le parti libéral (US-DEU) ayant émis des réserves quant à l'octroi de la licence, en raison de la situation relative aux droits de l'homme dans l'empire du Milieu.

C'est donc au terme d'une réunion tenue à huis clos la semaine dernière que Milan Urban, le ministre de l'Industrie et du Commerce, a engagé la procédure visant à annuler l'autorisation de vente. "Il n'est pas dans l'intérêt de la République tchèque d'exporter ces radars en Chine", a indiqué Vladimir Spidla.

Les responsables d'Amnesty International, une association qui milite, entre autres, pour un renforcement des contrôles sur les ventes d'armes, ont aussitôt fait par de leur satisfaction.

En fin de semaine dernière, la presse tchèque avait fait état de certaines pressions exercées par la diplomatie américaine. Le quotidien Lidove Noviny a même précisé que Washington s'apprêtait à acheter ces radars pour empêcher leur acquisition par Pékin. Une information qui n'a pas encore été confirmée.