Le gouvernement opposé à un assouplissement de la loi antitabac

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Fumer dans les bars et restaurants, et plus généralement dans les lieux publics, est interdit en République tchèque depuis le 31 mai dernier et l’entrée en vigueur de la loi dite antitabac. Et celle-ci continuera à être strictement appliquée à l’avenir, puisque le gouvernement a rejeté, ce mercredi, le projet d’un certain nombre de députés qui visait à assouplir la législation en la matière.

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Le principal argument des opposants à la loi antitabac - ou des partisans de son assouplissement – est que son application constitue une entrave à la liberté, entre autres à la liberté d’entreprendre pour les propriétaires des bars, restaurants et autres lieux publics de convivialité dans lesquels il est interdit de fumer en République tchèque depuis désormais un peu plus de dix mois.

Selon les auteurs de la pétition réclamant son amendement, la loi serait trop stricte. Leur projet vise donc à permettre de fumer là où cela est actuellement interdit dans des espaces séparés aérés interdits aux mineurs. Par ailleurs, dans les bars d’une superficie inférieure à 80 m2, il appartiendrait aux propriétaires de décider si fumer est autorisé ou interdit. Député membre du parti conservateur ODS, Marek Benda, qui a fait de la liberté des fumeurs son cheval de bataille, est à l’origine de ce projet d’amendement :

Marek Benda,  photo: ČT24
« Nous avons fait en sorte de respecter les principes qui ont été établis par les auteurs de la loi antitabac, à savoir notamment qu’il est interdit de fumer dans les endroits où l’on cuisine et où l’on mange et qu’il convient de protéger la santé du personnel. La pétition en faveur de notre amendement a déjà recueilli les signatures de 86 députés, ce qui signifie qu’il n’en manque plus que 15 pour parvenir à la majorité à la Chambre. Et je pense que je les trouverai. »

Cet avis n’est cependant pas celui du gouvernement démissionnaire, dont l’essentiel des fauteuils ministériels sont occupés par des membres du mouvement ANO dirigé par Andrej Babiš. Le ministre de la Santé, Adam Vojtěch, a ainsi très clairement exprimé son refus de toute révision ou modification de la loi ce mercredi à la sortie de la réunion du Cabinet :

« Je ne sais pas ce qui est plus important que la santé… Je pense que c’est cet aspect-là qui doit être pris en compte en priorité. Je ne suis pas persuadé que le fait de pouvoir fumer et boire dans les bars et restaurants soit plus important que de vouloir protéger la santé publique. »

Sa collègue Alena Šteflová, vice-ministre, complète les propos de son supérieur. Selon elle, il est encore trop tôt, faute de données concrètes, pour évaluer les retombées de l’application de la loi antitabac. Par ailleurs, elle n’est pas convaincue par les solutions proposées par les députés partisans de son assouplissement :

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« Nous ne connaissons pas de solution technique qui puisse véritablement protéger de la fumée du tabac. On nous parle d’aération, de filtration de l’air et de je ne sais quoi encore, mais aucune de ces solutions ne s’est avérée être efficace. »

Selon un sondage commandé par la Radio tchèque en fin d’année dernière, quelque 60 % des Tchèques souhaitent eux aussi un assouplissement de cette loi antitabac.