Le festival Korespondance soutient le développement de la danse contemporaine

Photo: SE.S.TA

Du 27 novembre au 4 décembre se déroule à Prague et à Brno, le festival de danse contemporaine, Korespondance. L’occasion de revenir sur la vocation de cet événement culturel lancé en 2009 par la danseuse et professeur de danse, Marie Kinsky, ainsi que sur le programme. Radio Prague s’est entretenu avec elle.

Photo: SE.S.TA
« C’est un festival un peu particulier dans la mesure où contrairement à d’autres événements de ce type, notre but n’est pas forcément de présenter au public un courant, un style particuliers. Notre objectif est plutôt de partager avec le public les réflexions qui se mènent au cœur de notre structure qui est un centre de développement chorégraphique. C’est un centre qui veut développer la danse contemporaine tchèque dans son ensemble : nous travaillons donc pour les interprètes, les chorégraphes, les critiques et les professeurs. C’est quelque chose d’assez complet, avec des programmes réguliers. Mais chaque année, nous posons une question, nous lançons des thèmes de réflexion d’artistes pour les artistes, mais qui comme toujours dans les milieux culturels, reflètent très particulièrement de grandes questions de société. »

Cette année, cette question, quelle est-elle ?

« Cette année, le thème général est un thème que nous avons lancé il y a six ans et dont nous allons montrer le résultat, un résultat en cours, car ce sont des réflexions à très long terme. Il s’agit de la relation entre histoire et création contemporaine : que puis-je utiliser de mon histoire, de l’histoire d’un pays pour la création contemporaine ? Il y a sept ans justement, nous avons lancé une réflexion sur la relation entre le baroque et la création contemporaine, sachant que le baroque est un art très fort et très riche ici. Nous avons réussi à fédérer autour de cette question à la fois des interprètes, des chorégraphes, des danseurs, des musiciens, des architectes mais aussi des curateurs d’exposition avec lesquels on a essayé de réfléchir sur ce que cela voulait dire aujourd’hui et sur quoi baser la création contemporaine, à partir du baroque. Sont arrivés de jeunes chorégraphes tchèques qui ont fait des spectacles, qui ont lancé un courant, des expositions qui ont été influencées par ce courant comme des musiciens. C’est donc de la pensée en mouvement et c’est cela qui nous intéresse. »

Andrea Miltnerová,  photo: SE.S.TA
Vous parlez de toutes ces personnes qui se sont agrégées au festival. On retrouve justement cette année plusieurs noms, dont celui d’Andrea Miltnerova dont on a pu voir les créations dans d’autres éditions du festival. C’est important pour vous cette continuité ?

« Ce n’est pas forcément des personnes qui suivent le festival. Pour en revenir à Andrea, c’est quelqu’un qui lance un courant en République tchèque. C’est un courant de pensée qui est extrêmement riche. Andrea est fondamentale dans ce travail de réflexion. C’est pour laquelle elle est présentée, et c’est aussi pourquoi nous réinvitons Béatrice Massin qui un cœur d’ouvrage français important. »

Peut-on donner quelques idées de spectacles à voir pendant le festival ?

« Si vous voulez découvrir un très beau spectacle d’Alban Richard, le tout nouveau chorégraphe associé au Palais de Chaillot, qui a une direction de travail magnifique, très exigeante, mais extraordinaire, c’est le 2 décembre, au Théâtre Archa et c’est à recommander sans hésitation. Après, il y a des choses plus ludiques : toute l’époque postmoderne, c’est rigolo ! On a beaucoup d’activités qui essayent de faire participer le public, afin de rapprocher les gens de la création contemporaine et qu’ils comprennent comment ça marche. Cette soirée postmoderne a lieu le 29 novembre : vous y verrez à la fois des performers professionnels et des gens du public, entre 10 et 70 ans, à qui on va faire faire les tâches postmodernes. Cela sera une des parties du spectacle. »