Le festival Hommage à Dvorak présentera toutes les facettes du compositeur

C'est une double fête qui débutera, dans une semaine, en République tchèque. Parallèlement à leur entrée dans l'Union européenne, les Tchèques, et notamment les Pragois, célébreront le centenaire de la mort du compositeur Antonin Dvorak. Une manifestation mise en place par des personnalités et institutions culturelles prestigieuses, un événement qui dépasse, tout comme l'oeuvre musicale de Dvorak, les frontières tchèques...

"Vous ne pouvez pas imaginer combien je suis fier de mon célèbre arrière-grand-père. J'aime de tout mon coeur la musique d'Antonin Dvorak qui est, pour moi, avec Wolfgang Amadeus Mozart, le plus grand génie musical de tous les temps." Ce sont les propos que le violoniste Josef Suk a tenus, devant les journalistes, lors de la présentation du projet Hommage à Antonin Dvorak 2004. Ce court festival, programmé pour le premier week-end du mois de mai, comporte une série de concerts et d'expositions. Il s'ouvrira le 30 avril, à la veille du centenaire de la mort de Dvorak, par un acte de piété, près du tombeau du compositeur, au cimetière de Slavin. Le 1er mai, des personnalités culturelles et politiques se donneront rendez-vous dans la salle Dvorak du palais Rodolphinum. Ce premier concert rendra hommage à la fois au compositeur et à l'Union européenne élargie. Le dimanche 2 mai seront inaugurées deux expositions : la première, au Rodolphinum, ne durera qu'un seul jour : le public pourra y voir le manuscrit autographe de la symphonie "Du nouveau monde". La seconde présentera, jusqu'au début juin, à la Maison municipale de Prague, les manuscrits d'autres célèbres compositions de Dvorak : de Stabat mater, du Requiem... Dimanche encore, cinq concerts, donnés à cinq endroits différents, par des musiciens tchèques renommés, représenteront, du matin au soir, un survol de l'oeuvre musicale de Dvorak. Certains seront retransmis par des médias étrangers, par exemple par la chaîne de télévision ARTE. Enfin, la Télévision tchèque et ses partenaires européens diffuseront un nouveau documentaire tchèque sur Antonin Dvorak, intitulé Deo Gratias.

Dans le cadre du festival Dvorak, le cardinal Miloslav Vlk célébrera une messe à la basilique de Vysehrad. Ecoutons-le :

"Une foi profonde et sincère a accompagné Dvorak pendant toute sa vie qui n'a pas toujours été glorieuse, comme on voit dans le film. Elle fut aussi jalonnée de moments difficiles, pénibles. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le christianisme n'était pas du tout en vogue. C'était l'époque de la religion de la science, du matérialisme et du positivisme. Les gens étaient charmés par l'essor de la technique et des sciences naturelles et pensaient naïvement que la science et la technique résoudraient leurs problèmes. (...) Sur ce fond historique, l'existence de ce chrétien sincère qui représentait et représente toujours la culture tchèque dans le monde, apparaît comme quelque chose d'exceptionnel. Dvorak vivait sa foi dans la vie de tous les jours. Au début de ses partitions, il inscrivait 'Dieu soit loué' et à la fin, en signe de reconnaissance, 'Deo Gratias'."

Auteur: Magdalena Segertová
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