Le camp de concentration de Buchenwald a été libéré le 11 avril 1945

Les anciens prisonniers du camp de concentration de Buchenwald (Photo : CTK)
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Le président Vaclav Klaus a invité, jeudi, au Château de Prague, d'anciens prisonniers du camp de concentration de Buchenwald, à une cérémonie célébrant le 60e anniversaire de sa libération. Jaroslava Gissubelova a assisté à l'événement.

Vaclav Klaus  (Photo : CTK)
Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau, Dory, Auschwitz, Terezin, la prison de la gestapo à Prague-Pankrac, les collèges Kaunic à Brno. Tels sont quelques-uns des noms des camps et prisons nazis par lesquels sont passés huit millions et demi d'hommes. La cérémonie, ce jeudi, dans la salle espagnole du Château, a célébré le 60e anniversaire de la libération de Buchenwald dans lequel ont été concentrés, à partir de 1937, des prisonniers politiques d'Europe, dont des Tchèques: Ferdinand Peroutka, rédacteur en chef du journal Pritomnost /Le Présent/, le maire de Prague, Petr Zenkl, ou encore le ministre de l'époque, Markovic.

Lors de la cérémonie, Miloslav Moulis, ancien prisonnier de Buchenwald et participant au mouvement clandestin qui a aidé à libérer le camp, est intervenu:

Les anciens prisonniers du camp de concentration de Buchenwald  (Photo : CTK)
"Aucun d'entre nous ne peut oublier la date du 11 avril 1945, ni les dernières journées précédant la libération du camp. Encore début avril, des milliers de prisonniers, plus morts que vivants, y arrivaient et nous étions témoins des horreurs commises par le régime nazi qui ont coûté la vie à 51 000 résistants d'Europe: de France, d'Italie, de Pologne, d'Ukraine, de notre pays. Pour nous survivants, ces horreurs ont été à l'origine du Sermon de Buchenwald sur lequel nous avons juré, le 19 avril 1945, sur la place des appels, de ne jamais oublier... Mais Buchenwald n'était pas qu'un lieu d'horreurs. Dans ses conditions extrêmement difficiles, des prisonniers sont parvenus à former un mouvement clandestin qui a rendu notre existence plus supportable. Sa force résidait dans la solidarité internationale des prisonniers que l'on peut prouver avec l'exemple de l'écrivain Josef Capek, mort peu après avoir été transporté à Bergen-Belsen. Pendant la dernière nuit du 10 au 11 avril 1945, personne ne dormait. L'organisation clandestine s'est emparée d'armes et a libéré le camp avant même l'arrivée de l'armée américaine. Je n'oublierai jamais ce jour quand j'ai pu franchir les fils barbelés et poser le pied sur la terre libre."