Il y a 35 ans, le 1er janvier 1977, un groupe de dissidents tchèques lançait un document qui allait jouer un rôle clé dans l’évolution politique de la Tchécoslovaquie. Ses auteurs l’ont appelé Charte 77. Les représailles déclanchées contre eux par le régime communiste ont été immédiates et sévères. Le pouvoir arbitraire n’a pourtant pas réussi à étouffer le mouvement libérateur lancé par cette initiative dans la société tchèque, mouvement qui allait aboutir à la chute du régime communiste.
La Charte 77
Les initiateurs de la Charte sont des intellectuels dont le seul
dénominateur commun est la conscience de la morale. En décembre 1976 le
philosophe Jan Patočka, le diplomate Jiří Hájek, les écrivains Ludvík
Vaculík, Pavel Kohout et Václav Havel refusent d’assister passivement
à la violation des droits de l’homme dans leurs pays et décident
d’agir. Parmi les initiateurs et les premiers signataires de la Charte il
y a le journaliste Petr Uhl. Pour lui la Charte restera liée avec la
personnalité de Václav Havel :
« J’ai fait sa connaissance en 1976 pendant le procès contre les musiciens du groupe Plastic People of the Universe et depuis le mois de septembre de 1976 nous avons été amis et comme amis, dans une collectivité de quelques personnes, six à dix au maximum, nous avons rédigé le texte de la Charte 77 dont Havel était l’auteur principal. Moi, je n’y ai apporté que quelques changements. »
Le dramaturge dissident Václav Havel ne conçoit pas le texte comme un manifeste politique mais comme un appel au respect des droits de l’homme et au dialogue avec le régime en place. Les autorités sont tout simplement appelées à respecter les traités internationaux sur les droits civiques, politiques et sociaux que la Tchécoslovaquie a signés en 1968 et ratifiés en 1976. C’est en cela, selon l’historien Petr Blažek, que résidait l’astuce des chartistes :
Petr Blažek
« Ils profitaient des possibilités que leur offrait le code juridique de
l’époque et cherchaient à respecter absolument ce code afin d’ouvrir
un espace pour un dialogue avec le régime. Ils savaient évidement que ce
dialogue était impossible. Leur intention était d’amener le régime
dans une situation qui leur permettrait de mettre à l’évidence que ce
régime violait ses propres lois et ses propres engagements internationaux. »
Bien que la Charte 77 soit condamnée par la presse officielle de l’époque, les autorités n’osent pas publier sa version intégrale. Selon le ministre de l’Intérieur de l’époque, Jaromír Obzina, le texte est écrit d’une manière si astucieuse que, s’il était publié, les gens ne comprendraient pas pourquoi il est si dangereux. Les Tchèques n’ont donc la possibilité de connaître le document que grâce aux stations de radio étrangères, dont Europe libre. La Charte est publiée également déjà les 6 et 7 janvier 1977 par les grands quotidiens comme le Monde, Frankfurter Algemeine Zeitung, The Times et New York Times.
Petr Uhl
Une grande campagne d’intimidation est lancée par le régime contre les
initiateurs et les signateurs de la Charte. Ils sont poursuivis par la
police politique, jugés dans des procès manipulés et souvent condamnés
à la prison. Pourtant le nombre de signateurs du document ne cesse
d’augmenter. En 1985 ils sont déjà 1200 à avoir signé cet appel et en
1990, donc juste après la chute du régime communiste, leur nombre
atteindra 1900. Mais c’est déjà le moment où nombreux dissidents
entrent dans la politique et Václav Havel devient président de la
République. Selon Petr Uhl, c’est son engagement dans le mouvement de la
Charte 77 qui a prédestiné Václav Havel à cette fonction :
« C’était à juste titre qu’il a été choisi par nous,
c’est-à-dire par le Forum civique qui était pratiquement la même chose
que la Charte 77. Le noyau du Forum civique, c’était la Charte 77. Les
anciens communistes qui avaient été chassés du parti après 1968, en
1970 et 1971, n’étaient pas organisés. Alors la partie la plus
précieuse, la plus combative était justement dans la Charte parce que la
Charte était l’amalgame de plusieurs courants d’orientation. »
Le mouvement de la Charte 77 met un terme à ses activités en 1992. Ses porte-parole constatent que la Charte a perdu sa raison d’être parce que elle a atteint son objectif.
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