L’alpiniste Radek Jaroš a conquis huit des l’ensemble des quatorze sommets les plus hauts du monde

Radek Jaroš au sommet du Dhaulagiri, photo: www.radekjaros.cz

Opération de sauvetage dramatique, changement de plan à la dernière minute et conquête des cinquième et septième sommets les plus hauts du monde – telle était l’expédition dans l’Himalaya dont vient de rentrer l’alpiniste tchèque Radek Jaroš. Le 1er mai il a conquis avec le deuxième Tchèque de l’expédition Zdeněk Hrubý le sommet de Dhaulagiri à 8167 mètres d’altitude. Vingt jours plus tard, Radek Jaroš a réalisé l’ascension en solitaire du Makalu, sans oxygène et sans l’aide de sherpas.

L’idée initiale était de monter au sommet de l’Annapurna mais le mauvais temps et les avalanches l’en ont empêché. Radek Jaroš ne regrette pas :

« Le Makalu est presque un demi kilomètre plus haut que le premier sommet escaladé, le Dhaulagiri, qui a 8463 mètres d’altitude. C’est un trophée précieux, peut-être plus précieux encore que si j’avais escaladé l’Annapurna, parce que le Makalu est le cinquième sommet le plus haut du monde et, surtout, j’ai réalisé l’ascension en une semaine : une semaine après notre départ de Katmandou, nous étions au sommet de la montagne, c’était quelque chose de mythique. »

A la question de savoir comment il est possible de faire l’ascension de deux montagnes de plus de 8000 mètres en l’espace de 20 jours, Radek Jaroš dit qu’il faut de l’expérience et de la chance :

« C’est comme dans la vie, une fois on est en haut… en revanche, l’année dernière, une blessure m’a empêché de réaliser l’ascension de trois sommets de plus de 8000 mètres au Karakoram, au nord du Pakistan, donc une malchance, l’année dernière, tandis que cette année j’ai eu de la chance. »

Alpiniste expérimenté, un des meilleurs en République tchèque, il dit avoir été au maximum de ses forces au cours de cette expédition dans l’Himalaya:

« Lorsque j’étais au sommet du Makalu, j’ai senti que j’atteignais mes limites. Malheureusement, ou heureusement, j’ai aussi dû me lancer dans une opération de sauvetage : à Dhaulagiri, j’ai sauvé deux alpinistes espagnols. Malheureusement, lors de l’évacuation, l’un d’entre s’est écroulé 100 mètres avant qu’il ne puisse être définitivement sauvé... »

Parmi les huit montagnes qu’il a conquises, Radek Jaroš a un regard particulier sur l’ascension du Nanga Parbat, en 2005, du fait que pendant deux mois ils ont opéré sur la paroi avant de monter au sommet. Son premier succès date de 1998 lorsqu’il a été le deuxième Tchèque à monter sans oxygène sur le toit du monde, le Mont Everest. A 44 ans, Radek Jaroš a à son actif l’ascension de huit montages culminant à plus de 8000 mètres. Son rêve est d’escalader l’ensemble des quatorze sommets les plus hauts du monde.