L'AGV fait ses classes en Bohême

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Depuis plus d’un mois, le groupe français Alstom teste son Automotrice Grande Vitesse (AGV) sur le circuit d’essai ferrovaire de Cerhenice, près de Velim, à une cinquantaine de kilomètres de Prague. L’AGV est le tout nouveau train à grande vitesse qui a récemment battu le record sur rail à 574,8 km. S’il est testé en République tchèque, c’est parce que ce circuit est le seul en Europe sur lequel on peut réaliser des essais à 200km/h.

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A bord de l’AGV, Radio Prague en a profité pour poser quelques questions à Yannick Leguet, en charge du marketing pour le groupe Alstom:

S’il n’y avait pas ce site d’essai tchèque de Velim, où pourrait-on réaliser ces phases de tests indispensables ?

« Il faudrait aller sur un réseau national, français, allemand, italien ou autre et aller voir le responsable de l’infrastructure – RFF en France, RSI en Italie ou DB Netz en Allemagne – pour qu’il nous loue des sillons. On paie également à Velim, mais c’est beaucoup plus simple de s’insérer ici puisqu’on est tout seul, on peut aller très vite dans l’homologation et la validation de nos trains alors qu si on doit avoir accès à un réseau c’est plus complexe car il faut être en ‘ligne interceptée’, uniquement la nuit quand le réseau ne fonctionne pas. C’est beaucoup plus compliqué à gérer au niveau du planning d’essais. Donc le fait d’être à Velim est un réel avantage : on est tout seul, on peut mettre au point notre train, et après on ira sur un réseau avec toutes les preuves de bon fonctionnement du train. On va vérifier qu’on n’a pas de perturbations électro-magnétiques, que les performances de freinage sont conformes, etc. On va pouvoir présenter un dossier beaucoup plus complet pour pouvoir accéder à un réseau suite à cette campagne d’essais à Velim. »

Ça doit également être moins onéreux que de louer un bout de réseau en Allemagne, en France ou en Italie...

« C’est cher quand même... C’est une prestation qui représente un montant conséquent... Oui, effectivement, c’est sans doute moins cher, mais encore une fois la problématique est plus sur le planning. Aujourd’hui on se doit de livrer à l’heure nos trains à nos clients. Le gros avantage de Velim est que cela nous permet de travailler de manière beaucoup plus intensive et de manière indépendante de la circulation des trains sur un réseau, et donc de sécuriser nos délais de livraison par rapport à nos engagements envers nos clients. »

Nous reviendrons dans une de nos prochaines émissions sur les tests du nouveau train à grande vitesse français en République tchèque, des tests qui devraient se poursuivre jusqu’au mois de septembre.