L'accès aux universités d'Etat en République tchèque : un sujet brûlant

Photo: Commission européenne

Chaque année, des dizaines de milliers d'aspirants étudiants ne peuvent accéder à l'université et à la formation de leur choix : tel est le malaise des universités tchèques. Et pendant que les bacheliers planchent sur leurs examens d'admissions, les politiques, eux, cherchent des solutions pour faire face à ce problème public. L'introduction de frais de scolarité est envisagée mais suscite de vifs débats.

Photo: Commission européenne
Cette année, sur les 125 000 bacheliers qui se sont présentés aux examens d'admission dans l'ensemble des universités d'Etat tchèques, seuls 75 000 pourront accéder à la formation publique et donc gratuite, soit un sur deux. Les autres se tourneront vers des établissements privés, s'ils en ont les moyens. Si le nombre de places augmente régulièrement - 6000 de plus en 2004 -, les candidats aussi, et le problème se repose donc de la même manière chaque année.

Il est clair qu'un effort encore considérable doit être fait du côté des effectifs des universités tchèques, et l'ouverture de nouveaux établissements publics est certainement une solution. Mais cela nécessite de l'argent dont l'Etat ne dispose pas, d'où le projet déposé au sénat d'introduire des frais de scolarité. Tous les étudiants devraient ainsi débourser jusqu'à près de 8000 couronnes par an, soit 250 euros. Une mesure qui permettrait à l'ensemble des rectorats d'encaisser quelque 2 milliards de couronnes. Cette initiative, qui devrait être acceptée par les sénateurs ce jeudi, risque fortement d'être refoulée à la Chambre des députés, où les sociaux-démocrates en majorité vont très certainement voter contre.

Faire payer des droits d'inscription est une pratique courante dans l'Union Européenne, et seuls quelques rares pays comme la Grèce, le Danemark, la Suède ou la Slovaquie, maintiennent la gratuité de l'enseignement supérieur public. Si ce système payant est introduit en République tchèque, les places dans les universités pourraient augmenter rapidement, et parallèlement, le nombre des diplômés universitaires, parmi les plus bas d'Europe.

Auteur: Agnès Vaddé
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