La Tchéquie face à la corruption

0:00
/
0:00

L’enquête « Le Baromètre mondial de la corruption » réalisée par l’organisation Transparency International démontre une tendance inquiétante - les gens pensent que la corruption ronge de plus en plus la vie publique. Ils estiment aussi que la corruption prolifère surtout au sein des partis politiques. La situation en République tchèque correspond plus ou moins à ces tendances générales. Il faudrait créer surtout des moyens pour lutter contre la corruption à tous les niveaux, au niveau de l’administration, de la police, du contrôle mais aussi au niveau des ONG. Il faut commencer par réduire la disproportion entre les moyens insuffisants sur le plan législatif et financier d’une part, et l’argent des corrompus et les intérêts économiques tellement forts qu’ils sont pratiquement sans limites d’autre part.

Des habitants de 86 pays ont été interrogés dans le cadre de cette enquête dont les résultats ont été publiés à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption. Les Tchèques considèrent comme institutions et personnes les plus corrompues les partis politiques, les fonctionnaires de l’administration publique, les députés et la police. 59 % des personnes interrogées en République tchèque qualifient les mesures prises contre la corruption d’inefficaces, 12 % seulement les considèrent comme suffisantes. Selon le directeur de l’organisation Transparency International République tchèque David Ondráčka, quelque 10 000 Tchèques ont répondu à cette enquête :

« Le sondage a confirmé les tendances globales. Chez nous, l’administration publique et les partis politiques sont les secteurs les plus atteints par la corruption. De même la police y apparaît sous un mauvais jour. Elle est considérée comme problématique par un pourcentage relativement élevé de personnes interrogées. »

L’enquête a démontré que globalement même les institutions ecclésiastiques et religieuses ne sont pas considérées comme immunisées contre la corruption. La justice, elle, est vue comme corrompue par 43 % des personnes interrogées ce qui reflète une tendance positive parque qu’il s’agit là une diminution de 11% par rapport à 2004.

Photo illustrative: Barbora Němcová
Les organisateurs de l’enquête ont divisé les pays examinés en cinq catégories selon le pourcentage de personnes ayant versé un pot-de-vin au cours de l’année écoulée. Dans la première catégorie figurent les pays les plus atteints par la corruption, dans la cinquième les Etats qui y résistent le mieux. Avec l4 %, la République tchèque se retrouve dans la quatrième catégorie aux côtés notamment de la Chine, l’Argentine, la France, l’Italie, le Japon, le Luxembourg, la Pologne, l’Autriche, la Grèce et la Serbie. Que peut-on faire contre ce fléau ? Selon David Ondráčka si l’on veut que les mesures soient efficaces, il faut les rendre systématiques :

« Il faudrait créer surtout des moyens pour lutter contre la corruption à tous les niveaux, au niveau de l’administration, de la police, du contrôle mais aussi au niveau des ONG. Il faut commencer par réduire la disproportion entre les moyens insuffisants sur le plan législatif et financier d’une part, et l’argent des corrompus et les intérêts économiques tellement forts qu’ils sont pratiquement sans limites d’autre part. »

L’enquête « Le Baromètre mondial de la corruption » a été organisée cette année pour la septième fois et y a participé un nombre record de 91 781 personnes.