La République tchèque manque de pédopsychiatres

Photo illustrative: FreeDigitalPhotos

La République tchèque est confrontée à une pénurie dramatique de psychiatres s’intéressant aux enfants. Il y a ainsi un seul pédopsychiatre pour 2 800 enfants. Cette situation pourrait de surcroît ne pas s’arranger avec différents changements dans la formation des professionnels.

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Un manque considérable de pédopsychiatres est constaté dans certaines régions tchèques, comme celles de Vysočina, de Zlín, de Bohême du Nord ou de Karlovy Vary. Or près de 20 000 enfants seraient atteints de troubles du déficit de l’attention (TDA) avec ou sans hyperactivité. Si ce trouble est traité de façon adéquate dans 70% des cas dans d’autres Etats européens, il ne l’est qu’à hauteur de 7% en République tchèque. Néanmoins, un trouble insuffisamment traité risque d’entraîner des comportements agressifs et même des actes criminels. Effectivement jusqu’à 60% des détenus purgeant une peine d’emprisonnement présentent ce trouble TDA non-traité dans leurs antécédents médicaux. Le président de l’Association de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Jaroslav Matýs, a signalé à ce propos :

« Dans 60% des cas, les troubles psychiques commencent à la période de l’enfance. Et il n’est pas seulement question de criminalité, ce sont des gens qui ne sont par la suite pas capables de s’intégrer socialement et de trouver un emploi. La pédopsychiatrie a énormément d’influences. »

Un autre point à souligner reste le fait que la pédopsychiatrie est un domaine à la fois très difficile et pourtant sous-payé. La médiatrice de la République, Anna Šabatová, s’est également penchée sur cette problématique dans la mesure où un projet prévoit de prolonger la durée des études de pédopsychiatrie. Après s’être entretenue avec le ministre de la Santé, Svatopluk Němeček, la médiatrice de la République Anna Šabatová a indiqué dans ce sens :

Anna Šabatová | Photo: Adam Kebrt,  ČRo
« Nous avons montré au ministre de la Santé des statistiques, qui prouvent que pendant le laps de temps où cette matière était une matière conditionnée à l’obtention d’une compétence professionnelle, alors le nombre de pédopsychiatres a considérablement augmenté. A l’époque nous avons remédié à certains manques de personnes spécialisées. Mais maintenant, en pratique, nous sommes de nouveau confrontés à des manquements. »

La région d’Ústí nad Labem, par exemple, ne dispose que d’un seul pédopsychiatre pour environ 100 000 personnes. Dans la mesure où ils ne travaillent qu’à temps partiel, les pédopsychiatres de cette région n’accueillent plus de nouveaux patients. A d’autres endroits, des enfants sollicitant l’aide d’un psychiatre doivent parfois attendre jusqu’à six mois avant d’être reçus. A ce sujet, et tout en précisant que la psychiatrie de l’adulte et celle de l’enfant sont deux domaines diamétralement différents, Petr Zahradník, psychiatre pour enfants dans la région d’Ustí, fait savoir :

« Ce manque de pédopsychiatres est effectivement un grand problème, car la psychopathologie au sein de la région d’Ustí nad Labem est certainement élevée. Concernant l’enfant, il faut non seulement examiner l’enfant lui-même, mais également parler aux parents, puis gérer d’autres discussions, concernant la garde de l’enfant, la prise de contact éventuelle avec des foyers d’enfants, ou avec les écoles. »

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Alexandra Rybanská, mère d’un garçon de 10 ans atteint d’un trouble du déficit de l’attention, et qui travaille notamment dans une école spéciale, développe ce qui selon son point de vue devrait être mis en place :

« Si chaque enfant disposait de soins appropriés, alors je crois que l’on avancerait deux fois plus vite avec eux. Il y a par exemple certains enfants qui s’automutilent, et nous devons passer une grande partie de la matinée à les surveiller. »

Prochainement, le ministre de la Santé, le social-démocrate Svatopluk Němeček, a l’intention de rencontrer des pédopsychiatres afin de s’entretenir plus en détails sur cette problématique.