La République tchèque et l'OTAN: Bilan de 5 années de collaboration

Soldats de l'unité anti-chimique de Liberec, photo: CTK

Cinq premières années à l'OTAN: les Tchèques ont de quoi être fier. C'est le titre du journal économique Hospodarske Noviny, qui comme tous les autres quotidiens du pays, consacrent un supplément spécial à cet anniversaire. Quels changements depuis cinq ans?

Soldats de l'unité anti-chimique de Liberec,  photo: CTK
"Le début a été critique, mais désormais nous ne sommes plus un mauvais membre", c'est le constat fait par le diplomate Alexandr Vondra, qui fait référence, entre autres, à l'opération au Kosovo et à l'initiative tchéco-greque, mal perçue à l'époque par les autres membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Depuis son adhésion en mars 1999, la République tchèque a dû s'adapter et trouver sa place au sein d'une organisation en pleine mutation. Pour Jean-Marie Mosel, ancien conseiller français au ministère tchèque de la Défense, le travail accompli est impressionnant:

"Je pense que beaucoup de progrès ont été accompli. Ca donne même le vertige et c'est très impressionnant de voire cette armée, membre du Pacte de Varsovie, après la partition de la Tchécoslovaquie en 1993, rentrer dans l'Otan en 1999, et dans l'UE en mai, ce qui en particulier dans le domaine de la défense a eu des implications importantes. L'armée tchèque a su se réformer de façon drastique. Ce n'était pas du tout évident, et aujourd'hui les soldats tchèques sont présents sur tous les théâtres d'opérations et apportent leur pierre à l'édifice."

Karel Kovanda,  ambassadeur de la République tchèque auprès de l'OTAN
Pour Jaap de Hoop Scheffer, secrétaire général de l'OTAN, il y a des raisons de célébrer ce cinquième anniversaire de l'adhésion de la République tchèque. Prague s'est en effet jointe de manière efficace aux opérations en Bosnie-Herzégovine, en Yougoslavie, Albanie, Kosovo, Macédoine, ainsi qu'au Koweït et en Afghanistan. Selon Karel Kovanda, ambassadeur de la République tchèque auprès de l'OTAN, le pays a su, progressivement, faire entendre sa voix et devenir un membre à part entière de "la plus forte organisation de sécurité".

L'expérience acquise par Prague au cours des dix dernières années pourrait être très utile aux sept pays qui devraient intégrer l'OTAN dans les prochaines semaines. C'est ce qu'il a confié au micro de Radio Prague, en français, lors d'une conférence organisée cette semaine sur le thème, à Brno, par le département de science politique l'Université Masaryk, en collaboration notamment avec l'Etat-major de l'armée, de la fondation Konrad Adenauer, et du centre d'information de l'OTAN.

"La République tchèque a ses propres expériences de la période de préparation à l'adhésion et l'adhésion à proprement parler, et tout ça fait l'objet de l'intérêt des nouveaux membres. Pendant les dernières années nous avons beaucoup fait pour expliquer ce qu'il fallait faire, ce qu'il fallait aussi éviter, car nous avons aussi de mauvaises expériences à partager. Nous avons eu l'opportunité de faciliter le passage du statut d'invité au statut de membre."

La République tchèque va-t-elle aider la Slovaquie en particulier?

"On est en train d'assister chacun des pays qui manifestent un intérêt. Il est vrai que pour des raisons notamment historiques et linguistiques, la Slovaquie a montré l'intérêt le plus grand".