La République tchèque condamnée par Bruxelles pour ses stocks excédentaires de produits agricoles

Photo: Commission européenne

La Commission européenne a infligé, mercredi, une amende de 12,3 millions d'euros à la République tchèque pour constitution de stocks excédentaires de produits agricoles. Concrètement, Bruxelles reproche à la République tchèque d'avoir dépassé les quotas autorisés de viande, de fruits et de riz. Une pénalité qui reste en travers de la gorge des autorités tchèques.

Photo: Commission européenne
Parmi les dix Etats ayant adhéré à l'Union européenne en mai 2004, neuf ont été condamnés à verser au total quelque 41 millions d'euros au budget communautaire d'ici à quatre ans, seule la Hongrie étant passée entre les gouttes. A l'inverse, seule la Pologne a été sanctionnée d'une amende d'un montant supérieur à celle infligée à la République tchèque.

Selon la Commission européenne, conformément au traité d'adhésion, les nouveaux Etats membres étaient tenus de veiller à ce qu'aucun stock de produits agricoles ne soit constitué durant la période précédant l'adhésion. La raison pour laquelle des stocks sont constitués tient notamment à la différence entre les prix de l'Union européenne et ceux pratiqués dans les pays concernés avant leur adhésion à l'UE.

A Prague, où l'on dénonce une nouvelle fois le caractère bureaucratique de cette décision, on estime que les arguments avancés par Bruxelles ne sont pas valables, les stocks que le ministère de l'Agriculture qualifie de « soi-disant excessifs » n'ayant eu, selon lui, aucune influence sur les prix en cours sur les différents marchés européens des produits agricoles et aucune retombée négative sur le budget de l'Union européenne.

Reste que la République tchèque était informée du risque qu'elle encourrait depuis un certain temps déjà. En effet, la Commission européenne a comparé l'état des stocks de l'année précédant l'adhésion à celui des trois années antérieures, le niveau des stocks étant évalué sur la base des données relatives aux importations, aux exportations et à la production extraites des bases de données d'Eurostat. Le ministere de l'Agriculture a pourtant d'ores et déjà fait savoir qu'il allait protester contre cette décision qu'il estime injuste et envisage même de se défendre par voie judiciaire en cas de besoin.