La République tchèque au sommet de l'Union européenne

Cyril Svoboda, Vladimir Spidla et Pavel Telicka au sommet de Copenhague, photo: CTK

Le sommet de l'Union européenne à Copenhague - le début d'un processus de changements pour la République tchèque qui en deviendra membre.

Cyril Svoboda,  Vladimir Spidla et Pavel Telicka au sommet de Copenhague,  photo: CTK
A la veille du sommet de Copenhague, la Tchéquie a vécu les protestations des agriculteurs qui se sentent lésés par les conditions d'adhésion à l'Union européenne. A la Chambre des députés, l'opposition a même interpellé le ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, lui reprochant d'avoir mal défendu les intérêts du pays, lors des entretiens sur l'entrée de la Tchéquie à l'Union. Cyril Svoboda, tout comme le Premier ministre, Vladimir Spidla, le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, le ministre de l'Agriculture, Jaroslav Palas, et le négociateur à l'adhésion, Pavel Telicka, sont persuadés d'avoir bien fait leur travail. Ils affirment que la Tchéquie n'est pas du tout perdante en comparaison avec les neuf autres pays qui devraient devenir membres de l'Union. Là, il convient malheureusement de dire que les médias, mais aussi les milieux politiques responsables n'informent pas très précisément l'opinion publique sur les conditions de l'adhésion de la Tchéquie à l'Union européenne. Dans le cas des agriculteurs tchèques, par exemple, on parlait de 25 ou 35 % du montant des subventions directes que perçoivent actuellement leurs collègues des pays membres. Pavel Telicka affirme, lui, qu'en définitive, ce sera 50 % et plus. En effet, la Tchéquie pourra utiliser les paiements alloués par l'Union au développement de la campagne, ce qui représente 20 % de plus. Selon Telicka, les agriculteurs tchèques recevront 45 % du niveau de l'Union en 2004 et 55 % déjà en 2006... Cela sans que l'Union ne débourse un euro de plus. Il faut voir, aussi, que dans les paiements alloués aux pays candidats, il y a des différences dans leur emploi. Par exemple, la Tchéquie, qui n'aura plus de frontières extérieures avec des pays étrangers à l'Union, ne bénéficiera pas, naturellement, de subventions pour leur protection. La Slovénie recevra, pour la protection de l'espace Schengen, dans les 106 millions d'euros, répartis sur trois ans. En faisant le calcul, on arrive au résultat que, sans cette somme, le gain net de la Slovénie, par habitant, après l'élargissement serait inférieur à celui de la Tchéquie. Prague devrait bénéficier de paiements comptant, sous la forme de subventions budgétaires car, selon la méthodologie de l'Union, elle reçoit moins que les pays plus pauvres qui, eux-mêmes versent moins au budget de l'Union. La différence est que les subventions à ces pays sont ciblées, demandent des projets concrets qui doivent être adoptés par Bruxelles, alors que la Tchéquie bénéficiera de paiements comptants. Le primordial pour la délégation tchèque, à Copenhague, était un apport maximum de moyens financiers au budget national. Le gouvernement arrivera-t-il à faire comprendre le mécanisme complexe du fonctionnement de l'Union aux citoyens ? Il le faudra, car la question de l'entrée de la Tchéquie à cette union leur sera soumise lors d'un référendum.