La mort de 42 soldats slovaques a profondément touché les Tchèques

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Ce lundi, la Slovaquie est en deuil national : quarante-deux soldats de retour d'une mission KFOR de six mois au Kosovo ont trouvé la mort dans l'avion qui s'est écrasé quelques minutes avant d'atterrir à Kosice, en Slovaquie orientale, où leurs familles les attendaient. Les Tchèques, profondément touchés par la catastrophe, partagent le deuil dans lequel sont plongés ses voisins.

Martin Farkas,  photo: CTK
L'accident survenu jeudi dernier près de la frontière slovaco-hongroise est la plus grande catastrophe aérienne dans l'histoire de la Slovaquie. Elle a fait quarante-deux morts, dont trois femmes et un aumônier militaire. L'unique rescapé, le capitaine Martin Farkas, 27 ans, se remet à l'hôpital d'un traumatisme crânien. Après le crash, il a eu la force d'appeler sa femme pour qu'elle mobilise les secours. Les épaves de l'avion, un Antonov-24 qui ne devait plus servir à partir de cette année, ainsi que la boîte noire, font l'objet d'une enquête. Pour des raisons encore inconnues, l'avion a dévié de trois kilomètres du tracé de sa course.

La catastrophe a profondément endeuillé tous les Tchèques. L'émotion est d'autant plus grande que les soldats tchèques servaient avec leurs camarades slovaques à la même base de Sajkovaci, au Kosovo, où ils veillaient au respect de la paix entre Albanais et Serbes. Leur mission se terminait le même jour. Les soldats se sont vus encore quelques minutes avant le départ de l'avion slovaque, parti le premier de l'aéroport de Pristina. Après le crash, le départ des vingt-huit soldats tchèques a été retardé de quelques heures à cause d'un contrôle technique approfondi de l'appareil Antonov-26 plus moderne.

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A leur atterrissage, vendredi soir, à Prague, les soldats, pourtant habitués à des situations de guerre, n'arrivaient pas à mesurer le choc. Les soldats slovaques étaient des camarades plus proches que ceux des autres pays, dit Pavel Löffler, porte-parole de l'unité commune :

« Tchèques et Slovaques sont à tous les égards très proches les uns des autres, ils étaient nos collègues, nous avons accompli pendant six mois les mêmes tâches, à la même base, des liens d'amitié très étroits se sont créés entre nous... »

La tragédie des soldats slovaques touche douloureusement toute l'armée tchèque, a souligné le ministre de la Défense, Karel Kühnl :

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« Pour nous, c'est d'autant plus sensible qu'il s'agissait de soldats slovaques qui ont servi et travaillé avec nos soldats au Kosovo. J'ai personnellement rencontré beaucoup d'entre eux, dernièrement avant Noël. J'exprime mes profondes condoléances à mon homologue slovaque, Juraj Liska. »

L'expression des condoléances a été transmise aux familles des victimes également par le président de la République, Vaclav Klaus. Samedi, une messe en leur mémoire a été célébrée à l'église militaire de Saint-Jean-Népomucène à Prague.