La hausse des salaires des policiers suscite la critique

La loi sur la fonction professionnelle est claire : elle ordonne une hausse assez spectaculaire des salaires des policiers. Les réactions vont de la critique à l'indignation.

On parle surtout de l'augmentation des salaires des policiers. Ils sont 47 000 qui devraient, à compter du 1er janvier 2005, être payés non plus 24 000 couronnes en moyenne par mois, mais 32 000 (dans les 32 couronnes l'euro). Ils ne sont pas les seuls. En effet, la loi prévoit aussi la hausse des salaires de 10 000 pompiers et d'un millier de douaniers et gardiens de prison. Les autres employés de l'Etat critiquent vivement cette hausse des salaires. En effet, à part les enseignants qui peuvent encore espérer une faible augmentation, les autres fonctionnaires seront laissés pour compte. Pourquoi cette augmentation suscite même une forte indignation, et pas seulement dans les rangs des fonctionnaires ? Parce que le salaire d'un policier, pompier ou gardien de prison sera de 60 % supérieur au salaire moyen en Tchéquie. En plus de cela, selon les experts en matière de politique de salaire, cette augmentation institue une disproportion totale entre les fonctionnaires. Il suffit de comparer le salaire moyen tchèque et le salaire moyen des différentes professions : 60 % de plus pour le policier, 16 % pour le professeur universitaire, 5 % pour l'instituteur, mais moins 9 % pour le fonctionnaire dans l'administration. Seul le médecin généraliste arrive au niveau européen, avec 76 % de plus que le salaire moyen.

Jan Vlach, de l'Institut de recherche du Travail et des Affaires sociales, affirme : « La hausse des salaires des policiers et des pompiers n'est pas systématisée, elle détruit les relations salariales qui se rapprochaient, peu à peu de celles qui existent dans les pays développés. Il n'est pas courant que les forces de l'ordre soient rémunérées au même niveau que les médecins et dépassent largement les salaires du corps enseignant ». Et les plus intéressés, les policiers ? Que pensent-ils des critiques ? Ils les refusent, car ils ont fait le serment de risquer leur vie pour la République et ce risque doit être payé. Martin Jansa, un syndicaliste de la police, affirme que cette hausse des salaires est indispensable pour que les policiers ne cherchent pas du travail ailleurs, leur rémunération doit donc être très motivante. Face aux critiques, l'un des partis de la coalition gouvernementale, la démocratie-chrétienne, pense demander le report de l'entrée en vigueur de la loi : seulement en 2007.