La Galerie nationale de Prague expose des oeuvres gothiques françaises empruntées au Metropolitan museum de New York

Le couvent Sainte-Agnès (Foto: Kristýna Maková)

Quatre chefs d'oeuvre de l'art gothique français des XIIIe et XIVe siècles sont exposés à partir de ce mardi à la Galerie nationale de Prague. Un public curieux de se familiariser avec ces oeuvres, les mêmes que pouvait voir, à son époque, le roi de Bohême Charles IV lors de ses séjours en France, a assisté au vernissage.

Le couvent Sainte-Agnès  (Foto: Kristýna Maková)
Les quatre oeuvres uniques d'art gothique français ont été empruntées à la Galerie nationale par le Musée métropolitain de New York, en compensation d'une vingtaine d'oeuvres puisées dans ses collections pour une grande exposition sur l'art gothique tchèque intitulée Charles IV - empereur par la grâce de Dieu qui s'y tient, de septembre dernier jusqu'au mois de janvier prochain, et qui sera, ensuite, transférée à Prague. L'objectif de l'emprunt était de remplir cette lacune dans les collections d'art ancien tchèque et de permettre au public de voir les oeuvres créées en France à l'époque du règne de Charles V, le contemporain et neveu de Charles IV. On écoute Hana Logan - coordinatrice de cette présentation :

« Il est très intéressant d'avoir des oeuvres d'art français directement dans les expositions de l'art tchèque ancien, installées dans les locaux d'origine du couvent Sainte-Agnès, car ainsi c'est une des rares occasions de pouvoir comparer la production artistique de la France et de la Bohême sous le règne de Charles IV et des Luxembourg, en général. Les Luxembourg étaient très étroitement liés à la France, par leur origine, et par l'inspiration culturelle qu'ils y puisaient. Ces oeuvres sont une occasion de suivre ces inspirations, ces liens. »

Le roi Charles IV
Les quatre oeuvres d'art gothique français exposées actuellement à la Galerie nationale de Prague sont toutes des dons de collectionneurs privés, elles ont été achetées par eux et c'est ainsi qu'elles se sont retrouvées aux Etats-Unis. J'ai demandé à Hana Logan de nous les présenter un peu plus en détail:

« La première chose qu'on peut voir, en entrant, c'est une Vierge à l'enfant de la fin du XIIIe siècle : une petite statuette en ivoire haute de 26 centimètres. Ensuite, c'est une feuille du manuscrit illuminé de Valerius Maximus, écrivain romain du 1er siècle très populaire au Moyen-Age que Charles V a fait traduire en français. Le troisième objet exposé, un diptyque de la deuxième moitié du XIVe siècle, également en ivoire. Pour nous, c'est une grande rareté, car l'ivoire était un matériau tout à fait rare et inhabituel en Bohême et le peu d'objets en ivoire qui aient été conservés ont été importés de France. Ce diptyque représente les scènes de la Passion du Christ et du couronnement de la Vierge Marie. Enfin, on a une Madone sur un trône ou une sainte ce qui n'est pas tout à fait sûr car la statuette reste assez mystérieuse, même pour les conservateurs de New York, car elle ne possède pas d'attributs qui permettraient de l'identifier de plus près. Elle est en marbre noir, avec un visage blanc et elle date de la première moitié du XIVe siècle. »