La danse de conscrits moraves « verbunk » a enrichi le patrimoine immatériel de l'UNESCO

Photo: CTK

La culture tchèque a connu un succès exceptionnel, vendredi dernier, à Paris : la danse populaire des conscrits, verbunk, a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO. C'est la toute première fois que la République tchèque figure sur la liste de chefs-d'oeuvre immatériels.

Photo: CTK
Les origines de la danse remontent au XVIIIe siècle. Comme son nom dérivé du mot allemand Werbung - le recrutement - laisse entendre, elle était dansée par les jeunes conscrits, comme l'explique l'ethnologue Karel Pavlistik :

« Puisque c'était un recrutement forcé, les conscrits exprimaient ainsi leur résistance et aussi un certain désespoir. Une autre fois, quand le recrutement se faisait pendant des fêtes et des bals, la danse était l'expression de la joie et de la vitalité des jeunes hommes qui se présentaient comme d'excellents danseurs. »

Verbunk est une danse très dynamique, accompagnée de chants, de sauts et d'exclamations. Bien qu'elle soit une danse improvisée, elle se compose impérativement de trois parties : un prélude chanté, suivi d'une partie lente avant de graduer par des tons rapides et énergiques. La conception originelle du verbunk a évolué au XXe siècle, lorsque les danseurs ont commencé à créer les styles régionaux. De nos jours, il existe 6 styles différents - de Straznice, de Kyjov, pour ne citer que ceux-ci, et verbunk est dansé dans 142 communes moraves. De nombreux ensembles folkloriques locaux l'ont dans leur répertoire, et elle fait aussi naturellement partie des festivités traditionnelles : mariage, vendange, fête du cochon, etc.

Vendredi dernier, à Paris, l'UNESCO l'a choisi pour enrichir la liste du patrimoine immatériel qui distingue des oeuvres vivantes dans des domaines les plus divers comme les expressions et les traditions orales, la musique, la danse, les rituels et les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel.