La cybercriminalité se développe et la lutte s’organise

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A l’occasion de la Journée internationale pour un « Internet plus sûr », qui a eu lieu ce mardi 10 février, le gouvernement a révélé les données statistiques relatives aux infractions pénales sur Internet. Cette cybercriminalité ne représentait quasiment rien au début du XXIe siècle, seulement quinze cas ayant été constatés à l’époque. Avec 1500 cas en 2011, on pouvait désormais réellement parler de cyberattaques. Et quatre ans plus tard, ce chiffre a quasiment triplé.

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L’année dernière, la police tchèque a recensé près de 4 500 signalements d’infractions pénales sur Internet. Si deux tiers des cyberattaques visent essentiellement le porte-monnaie des internautes, le phénomène du cyber-harcèlement, pour des raisons ethniques, idéologiques ou autres, ainsi que la propagation d’une pornographie juvénile sont les autres domaines vers lesquelles s’est déplacée la criminalité en ligne. A propos de ces aspects de la cybercriminalité, l’adjoint de l’Office de la Sécurité nationale (NBÚ), Jaroslav Šmíd, a précisé :

« A l’heure actuelle, la cybercriminalité prend diverses formes, mais dernièrement nous avons pu constater un grand nombre de cas dits de ‘phising’ ou ‘hameçonnage’ : lorsque des pirates informatiques veulent obtenir des mots de passe et des codes pour accéder à des comptes bancaires. Il s’agit également de fausses injonctions adressées à des personnes, afin qu’elles fournissent des informations personnelles. Il est question de fausses pages Internet, comme celles relatives à des services bancaires électroniques. »

En cas de réception d’un courrier électronique suspect, l’intéressé devrait s’abstenir de réagir, et dans le cas contraire, il devrait contacter les forces de l’ordre ainsi que sa banque, pour stopper les présupposés fouineurs, les pirates informatiques. Dans la mesure où les effectifs du personnel de police ne suffisent pas à faire face à cette cybercriminalité, et que les policiers ne bénéficient pas de conditions tout à fait propices pour surveiller le réseau, le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec, compte créer une unité spéciale au sein des forces de l’ordre :

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« La police possède déjà à l’heure actuelle des spécialistes qui sont en charge de ce type de criminalité. Il ne s’agit pas de dire que la police ne travaille pas dans ce domaine, elle y travaille bien au contraire. Mais d’un autre côté, nous pensons qu’il est nécessaire de créer une unité de coordination pour les années à venir. Et je crois que cela nécessite donc d’augmenter de cinquante personnes l’effectif de ces spécialistes. »

Cette nouvelle unité de police, qui doit voir le jour au début de l’année 2015, sera également confortée dans son action par l’Office de la Sécurité nationale (NBÚ). A propos de la collaboration entre les deux départements, l’adjoint de l’Office, Jaroslav Šmíd a indiqué :

« La coopération va s’étendre sur une grande échelle, à commencer par des cours spécialisés, un partage d’informations, ainsi que, si nécessaire, des analyses judiciaires de certains ‘malware’, des logiciels malveillants. Il sera donc question d’entrainements dans le cadre de la cybernétique et bien évidemment dans le cadre de la coopération internationale. »

Etant donné que ce sont essentiellement les internautes les moins expérimentés, à savoir les plus jeunes et les personnes âgées, qui représentent les cibles les plus faciles la ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová Tominová a indiqué ce mardi quels seront les moyens de défense que les autorités mettront ultérieurement en place, pour venir en aide aux usagers les plus vulnérables, à commencer par les personnes âgées :

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« Nous préparons une coopération étroite avec les régions qui coordonnent la mise en place des maisons de retraite, où des équipements informatiques sont de plus en plus présents, et ce dans le but de répandre les directives et les consignes liées à la sécurité en ligne à travers ces différents organismes. »

Précisons également qu’une nouvelle loi sur la sécurité cybernétique est entrée en vigueur en ce début d’année, obligeant certains systèmes informatiques et leurs administrateurs à identifier des cyberattaques et à les signaler au centre de coordination national (CERT), mis en place à cet effet.