La corruption pour la première fois punie dans le football tchèque

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On en parle depuis longtemps et ce n'est un secret pour personne : la corruption se porte très bien dans le monde du football tchèque. Cela pourrait bien changer avec le premier verdict d'une cour de justice prononcé lundi contre un arbitre de la première ligue.

Vladimir Pastyrik,  photo: CTK
La cour d'arrondissement de Prague trois vient, en effet, de condamner l'arbitre Vladimir Pastyrik à huit mois de prison avec sursis, accompagnés d'une amende de 1 000 euros et d'une interdiction d'exercer de trois ans, pour avoir influencé le résultat d'un match entre l'équipe pragoise, Viktoria Zizkov, et les Moraves de Brno. Le tribunal s'est appuyé sur une conversation téléphonique que l'arbitre avait eue avec le chef de l'équipe pragoise, Ivan Hornik. Ce dernier avait dit dans son portable : « Reste moi favorable et il y aura une pièce de trente sous pour toi ». Le prévenu a bien tenté de se défendre en affirmant qu'il n'avait pas compris la conversation, qu'il avait seulement répondu « c'est clair », mais la présidente du tribunal n'a rien voulu entendre. Pour elle, il s'agissait de corruption, car une pièce de trente sous n'a jamais existé en Tchéquie et dans le milieu, on sait très bien que cela veut dire trente mille couronnes (près de 1000 euros). L'arbitre Vladimir Pastyrik a fait appel, mais aujourd'hui déjà, les procureurs comptent poursuivre en justice les fonctionnaires de six clubs de première ligue et des dizaines d'arbitres soupconnés d'actes de corruption. Le chef du club Viktoria Zizkov, Ivan Hornik, est aussi impliqué dans d'autres affaires du même genre. Pourtant, le verdict prononcé contre Pastyrik n'est pas révélateur, comme le confirme le président du Conseil de discipline de l'Union du football tchéco-morave, Alexander Karoly :

« Etant-donné que ce verdict a été rendu par la cour d'arrondissement de Prague 3 et que Pastyrik a fait appel, il faudra encore attendre le vedict de la cour municipale de Prague. En ce qui concerne le Conseil de discipline, nous avons une certaine opinion sur cette affaire, et nous prendrons notre propre décision, sans égard aux verdicts prononcés par la justice. Je suis persuadé que dans le cas de Monsieur Pastyrik, nous respecterons l'objectivité. »

Un fait est certain : cette première condamnation d'un acte de corruption dans le monde du football tchèque pourrait faire réflêchir certains fonctionnaires et arbitres.