La Coquille d'Or à Saint-Sébastien pour le film "Stesti" de Bohdan Slama

Bohdan Slama avec la Coquille d'Or, photo: CTK
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Après des années maigres, la cinématographie tchèque a remporté, tout récemment, un grand succès international. Une information d'Alena Gebertova.

Bohdan Slama avec la Coquille d'Or,  photo: CTK
Le triomphe est arrivé par le film « Stesti » (Something like Happiness) du réalisateur tchèque Bohdan Slama qui a remporté au Festival international du film de Saint-Sébastien, en Espagne, la Coquille d'Or. Après un Oscar du meilleur film étranger qui a été attribué dans la deuxième moitié des années quatre-vingt-dix au film Kolya du réalisateur Jan Sverak, il s'agit de l'un des plus importants succès remportés au cours des quinze dernières années par un film tchèque. Un succès d'autant plus remarquable que les grands festivals internationaux du film se refusent systématiquement, depuis belle lurette, à sélectionner en compétition une oeuvre de cinéastes tchèques. Le jury, présidé par l'actrice et réalisatrice américaine Angelica Houston, a également attribué la Coquille d'Argent de la meilleure interprétation féminine à l'actrice Ana Geislerova, l'une des trois jeunes protagonistes du film.

'Stesti'
« Stesti » est le deuxième long métrage, après les « Abeilles sauvages », du réalisateur Bohdan Slama. Il raconte l'histoire d'un groupe de voisins habitant un HLM dans la ville de Most, petite ville située en Bohême du nord, en proie au chômage et marquée par l'industrialisation imposée par le régime communiste. C'est sur cette toile de fond que sont relatés les destins d'une jeune fille dont le fiancé est parti faire une carrière aux Etats-Unis, d'un jeune homme amoureux d'elle et de leur copine, une mère psychotique, abandonnée par son amant qui n'arrive pas à s'occuper de ses deux enfants et que les deux premiers prennent, provisoirement, en charge.

« Je n'arrivais pas et je n'arrive toujours pas à croire que notre film a gagné », s'est confié Bohdan Slama, heureux, au lendemain de la remise des prix. En effet, il y avait plusieurs autres films de réalisateurs renommés, dont « Je ne suis pas là pour être aimée » du Français Stéphane Brizé, que la critique avait plutôt tendance à favoriser. Cette semaine, Bohdan Slama présentera « Stesti » aux Etats-Unis, dans le cadre du 43ème Festival international de New-York. Moins de deux semaines après sa sortie en salle, le frais lauréat de Saint-Sébastien figure dans le pays en tête du box-office.