La communauté internationale réunie à Prague pour remédier à l'appauvrissement de la couche d'ozone

La protection de la couche d'ozone est, depuis lundi, au centre des préoccupations de plus de sept cents chercheurs et hommes politiques du monde entier réunis à Prague à l'occasion de la XVIe Réunion des Parties au Protocole de Montréal. Tout au long de la semaine, les représentants des 189 pays, qui depuis sa naissance en 1987, ont successivement signé cet accord international vont tâcher de s'entendre sur les mesures à prendre pour limiter l'usage des substances qui appauvrissent la couche d'ozone.

Parmi les produits chimiques nocifs à la couche d'ozone, cette partie de l'atmosphère terrestre qui protège la vie des plantes et des animaux contre les rayons ultraviolets du soleil, le bromure de méthyle, un anti-parasitaire non sélectif utilisé en fumigation notamment pour désinfecter les sols, est plus particulièrement mis à l'index. Actuellement, près de 31 000 tonnes sont utilisées chaque année. A partir du 1er janvier prochain, les pays développés, qui en consomment 19 000 tonnes, n'auront plus le droit à son usage, tandis que les pays en voie de développement, qui ont recours à 12 000 tonnes, bénéficieront, quant à eux, d'un délai supplémentaire de dix ans. A Prague, l'un des principaux enjeux de la Réunion du Protocole de Montréal sera donc de trouver un accord entre les parties présentes sur les exceptions accordées aux différents pays, les Etats-Unis, notamment, réclamant une dérogation pour près de 11 000 tonnes. Ndiaye Cheikh Sylla est le délégué du Sénégal. Il nous a donné quelques précisions supplémentaires sur la réunion pragoise:

« L'un des thèmes les plus importants abordés est la reconstitution du fonds monétaire du Protocole de Montréal, car ce fonds permet d'aider les pays en voie de développement à financer leurs projets visant à la diminution des substances appauvrissant la couche d'ozone. Ce fonds est donc primordial pour les activités à venir de ces pays-là, y compris pour la Chine, l'Inde, le Brésil, les grands pays qui produisent et consomment ces substances. Un autre point essentiel dont nous discutons ici, à Prague, est celui des licences que les pays mettent en place pour interdire les entrées de ces substances sur leur territoire. Le problème du bromure de méthyle, très important pour l'agriculture, et pour lequel les pays développés souhaitent que nous mettions en place dès à présent des plans d'élimination de son usage, est une autre question délicate dont les pays en voie de développement ne veulent cependant pas entendre parler. En fait, ce qui pourrait ressortir de ces négociations, c'est la décision de rouvrir ce dossier-là plus tard, puisque ce n'est qu'à partir de 2012 - 2015 que l'utilisation de la substance doit être réglementée. »