La baie du renard, de Grégoire Colin : premier pas vers un long métrage

Grégoire Colin, photo: festivalff.cz

La baie du renard, de Grégoire Colin : premier pas vers un long métrage Lundi et mardi, le Festival du Film Français proposait deux séances d’une quinzaine de court-métrages. Bancs d’essai pour un futur long métrage ou exercices de style, les court-métrages allaient du film de fiction au documentaire en passant par le film d’animation. Parmi ces courts-métrages, La baie du renard, premier opus du comédien fétiche de Claire Denis, Grégoire Colin. Il évoque son expérience derrière la caméra.

Grégoire Colin,  photo: festivalff.cz
« J’ai commencé à écrire des histoires pour le cinéma quand j’étais adolescent déjà. J’avais fait quelques petits films expérimentaux, de la vidéo. J’ai toujours écrit pendant toutes ces années. Il y a un moment où je me suis senti prêt et capable de passer à la réalisation. J’ai eu du mal à écrire une histoire courte mais j’ai écrit La baie du renard assez rapidement. Le film est assez radical parce que j’avais en tête que ce serait plus un film de sensations avec une dramaturgie très ténue. C’était pour penser uniquement avec mon œil. Je voulais quelque chose de minimaliste et ne me servir que du langage du cinéma. »

Les court-métrages sont souvent un premier pas avant un long-métrage. C’est quelque chose que vous envisagez à l’avenir ?

« Bien sûr. Actuellement je suis en train d’écrire quelque chose qui sera le prochain film que je vais faire. »

'La baie du renard'
Vous êtes un habitué ici en République tchèque. Vous êtes déjà venu plusieurs fois à Karlovy Vary. Alors peut-être un tournage à Prague ?

« C’est drôle, parce que, même si ce ne sera sans doute pas tourné ici, l’ouverture du film est censée se passer dans un pays d’Europe centrale ou plus à l’Est. Mais ça dépendra des repérages mais surtout des accords de coproduction et de l’endroit le plus intéressant pour le tournage. »

Dans le cadre du Festival du Film Français est présenté un film de Claire Denis, 35 rhums, également projeté à Karlovy Vary en juillet dernier et dans lequel vous jouez. Pourriez-vous revenir sur votre collaboration de longue date avec cette réalisatrice ? Quelles sont les affinités électives qui vous poussent à tourner encore et toujours avec elle ?

'35 rhums'
« J’adore ses films, avant tout. Quand je l’ai rencontrée il y a 15 ans j’avais fait quelques films mais je n’avais plus trop envie de tourner. D’ailleurs j’avais dit que je voulais plus me consacrer à la musique. J’ai rencontré Claire qui m’a laissé expérimenter des choses. Auparavant j’avais l’impression d’être dans un carcan, de faire du coloriage, c’est-à-dire bien faire ce qui était demandé, mais sans aller plus loin en inventant. Or Claire demande énormément au comédien d’inventer. »

Dans votre travail de réalisation, avez-vous senti l’influence de Claire Denis ?

'La baie du renard'
« C’est vrai que je ne me suis pas posé cette question. Mais il y a des gens qui m’ont dit que oui. Je ne m’en rends pas compte, mais il y a peut-être quelque chose quand même dans ce film. Tout y est très ténu. Les choses ne sont pas assénées. Le travail que j’ai fait sur le background des personnages, il est très fort, j’en sais beaucoup sur les personnages mais j’en donne peu à voir au fond. Ça c’est typiquement du Claire Denis. Mais sur les autres choses que je prépare ça ne sera pas comme ça. »

Retrouvez une autre réalisatrice de court-métrage, Caroline Deruas, dans une prochaine édition des Faits et Evénements.