Kafka version inédite en Israël, Kafka version porno en Grande-Bretagne

Franz Kafka

C’est l’écrivain pragois le plus connu dans le monde : Franz Kafka, dont on fête le 125e anniversaire de la naissance à Prague et dont on parle à nouveau beaucoup cet été depuis la découverte de documents inédits. Une partie en Israël, l’autre en Grande-Bretagne.

En Israël, c’est à Tel-Aviv que se joue un drame à rebondissements autour d’oeuvres manuscrites et inédites de Kafka. Des documents donnés par leur auteur à son ami Max Brod, parti s’installer à Tel-Aviv. Max Brod n’a pas tenu la promesse qu’il avait faite de détruire les écrits de l’auteur de La métamorphose. Il en a publié un certain nombre avant de décéder en 1968, et en a légué une partie à sa secrétaire, Esther Hoffe.

Avant sa mort récente, Esther Hoffe avait réussi à vendre quelques-uns des manuscrits – dont celui du Procès pour deux millions de dollars - et ce en enfreignant la loi israélienne. Le quotidien Haaretz rappelle qu’elle avait été arrêtée à l’aéroport Ben Gourion en 1974, alors qu’elle tentait d’emporter certains de ces documents vers la Suisse.

Esther aujourd’hui décédée, ce sont ces deux filles, Hava et Ruth, qui sont l’objet d’une très grande attention, de la part des médias locaux et internationaux. Elles pourraient être en possession de trésors, dont le manuscrit de Préparatifs de noces à la campagne (Hochzeitsvorbereitungen auf dem Lande). Archivistes et historiens israéliens et allemands rongent leur frein, les deux filles Hoffe auraient décidé d’enfin lever le voile sur les documents qu’il leur reste, et qui pourraient comprendre aussi des lettres et des dessins inédits.

En Angleterre aussi on parle beaucoup cette semaine de Kafka et de certains de ses écrits, de textes pornographiques cette fois, écrit par l’écrivain juif pragois. C’est un universitaire britannique, James Hawes, qui a déniché des copies de ces textes dans des bibliothèques de Londres et de Oxford. « De la pornographie, purement et simplement », indique James Hawes au Times en ajoutant que certains des textes, écrits dans un journal intime intitulé Améthyste/Opales, sont « glauques » et « déplaisants ».

D’après l’universitaire, ces textes ont été volontairement ignorés par « l’industrie Kafka, qui ne veut pas que l’image de l’idole soit ternie ». Son livre sur sa découverte, Excavating Kafka, doit être publié ce mois-ci outre-Manche. On ne sait pas encore s’il sera interdit aux mineurs...