« Journal de voyage d’un maître de danse » : une pièce baroque franco-tchèque du XXIe siècle

La neuvième édition du festival « Fêtes d’été de musique ancienne », c’est du 17 juillet au 17 août prochain. « Harmonie des nations », c’est le thème de cette année, choisi par le Collegium Marianum qui l’organise, avec à sa tête Jana Semerádová. Le 23 juillet, le festival présentera un intéressant projet franco-tchèque intitulé : « Journal de voyage d’un maître de danse », au château de Troja. L’histoire du voyage d’un maître de danse et d’une de ses élèves est le résultat du travail d’écriture de Bastien Ossart, et elle sera jouée sous la houlette de Gudrun Skamletz, chorégraphe et danseuse. Ils évoquent le projet :

Gudrun Skamletz : « Je suis partie des musiques que Jana Semerádová m’a proposées : on s’est mis d’accord sur la première et la dernière danse qui sont des danses d’époque, donc ce sont des partitions existantes que j’ai travaillées, qu’on a interprétées, qu’on a aussi utilisées dans le sens de l’histoire. Les partitions d’époque sont écrites dans une notation qui s’appelle la ‘notation selon Feuillet’. C’est une notation où nous avons le parcours dans l’espace ainsi que les pas qui se trouvent sur ce parcours, ainsi que toutes les caractéristiques de pas utilisés, les différents déplacements. La partition comporte un dessin du déplacement des jambes, donc en ce qui concerne le haut du corps, l’interprète est plutôt libre. Dans les traités de l’époque, il est écrit que c’est ‘au bon goût’ de l’interprète d’utiliser les codes des bras librement. Pour le reste des danses situées entre ces deux danses d’époque, c’est moi qui ai pris la liberté de les chorégraphier en tenant compte de la musique et du scénario qui nous raconte une certaine évolution de cette élève danseuse. J’ai essayé de tenir compte des différents pays où elle se retrouve, de leurs atmosphères et de leurs particularités, mais aussi de la progression du personnage à travers cette heure de voyage avec son maître. »

Bastien Ossart : « L’idée a été pour moi, comme pour gudrun, de suivre les musiques proposées par Jana. La difficulté c’était trouver qu’est-ce que ce maître et cette danseuse allaient pouvoir se dire pendant une heure. Il s’agissait de trouver quelque chose qui soit intemporel et universel. Petit à petit j’en suis arriver à l’idée qu’il fallait partir du mystère de l’interprétation, de montrer à quel point la technique en danse ne suffisait pas. Je ne suis évidemment pas un auteur du XVIIIe siècle, mais dans le spectacle, c’est une langue qui se rapproche assez de celle du XVIIIe siècle. Je me suis inspirée de plusieurs oeuvres. Parfois je suis même allée voir chez des auteurs de théâtre comme Baumarchais, un peu Molière et des traités de danse que m’avait prêtés Gudrun. Donc c’est une langue qui se rapproche un peu de celle du XVIIIe mais qui n’est pas traitée de façon baroque comme on a pu le faire ici auparavant : c’est la danse qui va prendre vraiment en charge l’aspect baroque avec la musique. »