Israël, les remous du XXe siècle et la bande-dessinée mis à l’honneur au Monde du Livre

Monde du Livre 2018

Du 10 au 13 mai se déroule à Prague la 24e édition du Monde du Livre, consacré à la littérature tchèque et mondiale. De nombreux auteurs vont, pendant trois jours, pouvoir aller à la rencontre de leurs lecteurs. Directeur artistique du festival, Guillaume Basset est revenu au micro de Radio Prague sur les temps forts de ce salon du livre praguois, et notamment sur le pays mis à l’honneur cette année :

Guillaume Basset,  photo: Archives de Guillaume Basset
« Cette année, le pays mis à l’honneur est Israël. Le choix a été assez naturel puisque cette année, Israël va fêter les 70 ans de son existence. Et que l’un des autres thèmes du salon est le ‘remuant XXe siècle’. Nous trouvions que la création de l’Etat d’Israël et le résultat des remous du XXe siècle, est aussi la continuation d’autres remous tout au long du siècle écoulé. »

Comment traitez-vous justement ces remous dans le cadre de ce salon du livre ?

« Il y aura des débats, des expositions sur tout ce qui s’est passé au XXe siècle. Evidemment les expositions et un certain nombre de petits programmes seront consacrés au XXe siècle tchèque puisque l’on fête cette année le centenaire de la fondation de la Tchécoslovaquie. Il y aura aussi des débats sur des questions plus larges qui concernent la totalité du monde au XXe siècle : sur l’immigration, la décolonisation, la guerre, la fin de la Yougoslavie. Il y aura un grand débat à Bubny sur la renaissance des nations et celle de l’Europe centrale et orientale. »

Parmi les grands thèmes de cette année, vous faites une large place à la bande dessinée et au roman graphique. On a l’impression que même en République tchèque aujourd’hui, la bande dessinée a réussi à trouver sa place au même titre que la littérature « classique ». On sait que la République tchèque n’est pas une grande nation de BD comme peuvent l’être la France ou la Belgique, mais quand même, on voit qu’elle n’est plus considérée ici comme un genre minoritaire.

Photo: Argo
« En effet, c’est quelque chose qui a bien pris, quelque chose de populaire, quelque chose qui est traité de manière sérieuse. La bande dessinée n’est plus vue en République tchèque comme un petit loisir pour les enfants, mais une véritable forme artistique et littéraire à part entière. »

Dans le cadre de ce salon du livre, avez-vous des auteurs de bandes dessinées tchèques ou étrangers à recommander et qui seront présents ?

« Le nom tchèque qui me vient immédiatement à l’esprit est Jaromír 99, connu notamment pour sa collaboration avec Jaroslav Rudiš. Concernant le public francophone, je pense à Catel et Boquet qui ont écrit un roman graphique appelé Kiki de Montparnasse, traduit et publié par Argo récemment. Ils viendront présenter leur ouvrage vendredi soir, dans une salle spécifique. Nous avons en effet décidé de faire un premier pas vers l’unification des salles en dédiant cette année un espace entier à la bande dessinée. Il y a donc une salle au rez-de-chaussée qui s’appelle la salle des comics et un espace au balcon où les grands écrivains tchèques notamment pourront faire trois minutes de présentation sur du ‘work-in-progress’. »

Y a-t-il des rendez-vous à ne pas manquer avec des auteurs pendant ces quelques journées consacrées à la littérature tchèque et mondiale ?

Monde du Livre 2018
« Les auteurs à ne pas rater, pour le côté israélien, c’est évidemment David Grossmann qui est l’auteur israélien le plus important à l’heure actuelle. Il aura un programme vendredi soir dans la grande salle. Du point de vue israélien toujours, il y aura Avraham Yehoshua, très connu en France puisqu’il y a vécu et qu’il parle parfaitement le français. Je pense à António Lobo Antunes, écrivain portugais, qui est depuis des années en lice pour le Prix Goncourt. Il est à Prague grâce au travail du salon du livre qui a réussi à trouver un éditeur, le faire traduire et publier. »

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