Inauguration officielle de la statue de Woodrow Wilson, 70 ans après sa destruction par les nazis

Inauguration officielle de la statue de Woodrow Wilson, photo: CTK

« Près d’un siècle après son élection, Woodrow Wilson n’est pas un des présidents américains les plus célèbres dans son pays natal. (…) En République tchèque cependant, Wilson est une rock star » : ce passage est tiré de l’article du quotidien Washington Post daté de ce mercredi, jour de l’inauguration officielle à Prague de la statue du président des Etats-Unis qui a joué un rôle majeur dans l’histoire de la fondation de la Tchécoslovaquie.

La statue de Woodrow Wilson,  photo: CTK
Cette statue a été érigée le mois dernier devant la gare centrale de Prague, connue aussi sous le nom de "Gare Wilson". Il s’agit d’une copie de la statue originale inaugurée en 1924 et qui fut détruite par les nazis en 1941. La cérémonie officielle d’inauguration a rassemblé plusieurs personnalités, dont Václav Havel et Madeleine Albright. A la tribune, c’est d’abord l’actuel président de la République tchèque, Václav Klaus, qui a insisté sur la portée symbolique du retour de cette statue :

Inauguration officielle de la statue de Woodrow Wilson,  photo: CTK
« De la même manière que cette statue est revenue ici, nous sommes également ces deux dernières décennies revenus aux idées de liberté, d’économie de marché et de démocratie, que beaucoup d’entre nous ont toujours partagées avec les Etats-Unis, malgré les régimes et gouvernements qu’il y a eu chez nous. »

« Le monde doit être rendu sûr pour la démocratie » : ces mots du président Wilson sont inscrits en tchèque et en anglais sur la statue haute de plusieurs mètres qui doit sa réinstallation à l’initiative de l’Association des Amis Américains de la République tchèque.

Madeleine Albright et Václav Klaus,  photo: CTK
Pour Madeleine Albright, « beaucoup des dégâts causés par les nazis ne pourront jamais être réparés, mais réinstaller la statue de Woodrow Wilson à sa place est une réponse directe à Hitler et Heydrich ».

C’est Reinhard Heydrich qui avait donné l’ordre de détruire la statue après l’entrée en guerre des Etats-Unis. Il fut tué l’année suivante par des résistants tchécoslovaques.

L’actuel ambassadeur américain Norman Eisen, tout comme Madeleine Albright, a dans l’ancienne Tchécoslovaquie des racines qu’il a évoquées dans son discours :

Norman Eisen  (à gauche),  photo: CTK
« Hommes, femmes et enfants à travers toute la Tchécoslovaquie reconnaissaient le rôle du président Wilson dans l’établissement de la nation tchécoslovaque et reconnaissaient ce monument pas seulement matériellement mais aussi sentimentalement. Je le sais parce qu’un de ces enfants, une petite fille de cinq ans qui aimait et admirait le président Wilson dans le village reculé de Sobrance, c’était ma mère. »