Hubert Haenel : la présidence tchèque est tout à fait satisfaisante

Hubert Haenel

A en juger d’après les commentaires qui sont parus ces derniers temps dans les médias étrangers, les six premières semaines de la présidence tchèque de l’Union européenne sont évaluées sur un ton assez sévère. Ce regard n’est pas partagé par le sénateur français Hubert Haenel, président de la Commission des Affaires européennes, qui est venu à Prague pour assister à la Conférence des organes spécialisés dans les affaires européennes.

« J’ai suivi la préparation de la présidence tchèque au moment où nous-mêmes, nous nous préparions à la présidence française et je peux vous dire que la République tchèque s’est bien préparée sur les plans ministériel, interministériel et administratif à la présidence. La présidence qui a aujourd’hui un peu plus d’un mois, est une présidence tout à fait positive, tout à fait satisfaisante. En matière d’énergie, les Tchèques ont tout à fait rempli leur job. C’est ce que l’on peut dire aujourd’hui. Donc, il faudra juger la présidence tchèque à la fin, le 1er juillet. Mais les Tchèques, comme la plupart de ce qu’on appelle à tort les petits ou les moyens pays, ont à cœur de mener à bien leur présidence et d’avoir une présidence très sérieuse. J’en veux pour preuve les Finlandais et les Suédois. Et puis vous avez la particularité d’être le premier pays d’importance qui a rejoint l’Europe le 1er mai 2004 qui préside l’Union européenne. Ce n’est pas rien. C’est un peu différent des pays qui sont dans l’Union européenne depuis toujours, ils ont l’habitude. Là, vous apportez la preuve que vous vous êtes bien préparés à présider et quand un problème qui n’est pas forcément prévu quand on se prépare, arrive alors vous le traitez, vous le traitez bien ».

Les Tchèques ont parfois l’impression que la présidence tchèque se déroule dans l’ombre de celle de la France…

« Il n’y a pas d’ombre, parce que depuis quelque temps, les présidences, c’est un programme sur dix-huit mois, c’est-à-dire il y a trois pays qui déterminent ensemble le programme, les sujets qui sont à traiter pendant les dix-huit mois de cette présidence à trois. De dire qu’il y a de l’ombre entre mon pays et la République tchèque, je crois qu’il y a surtout beaucoup de malentendus et peut-être une méconnaissance des uns et des autres, peut-être que les Français ne connaissent pas suffisamment la réalité tchèque et puis peut-être aussi que l’on ne se parle pas aussi spontanément qu’on le fait de part et d’autre avec d’autres pays. Il y a eu des déclarations du président de la République française Nicolas Sarkozy à propos des délocalisations. Il ne parlait pas du passé, il parlait de l’avenir. Il faut se mettre dans le contexte d’aujourd’hui. Il y a une crise financière, économique et déjà sociale exceptionnellement grave, nous avons une industrie automobile importante, mais il n’y a pas que nous il y a d’autres pays qui ont une industrie automobile importante, qui demandaient d’être aidés et le président de la République a tout simplement dit – si le gouvernement français veut aider l’industrie automobile française, ce n’est pas pour qu’à l’avenir, tel ou tel producteur aille produire en Roumanie ou en République tchèque. Mais il aurait pu citer d’autres pays que la République tchèque. Il faut donc voir les choses ainsi. Il ne faut pas profiter de ce qu’a dit le président de la République française pour travestir ce qu’il a voulu dire. Et puis il y a aussi la nécessité quand on est Premier ministre d’un pays de s’adresser aussi à l’opinion publique de son pays, à la veille des élections européennes qui auront lieu le 7 juin prochain ».

Vous pourrez écouter l’intégralité de cette interview avec M. Hubert Haenel ce jeudi dans le Miroir de la société.