Grève des conducteurs de tramways pragois - un échec

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La grève des conducteurs des tramways pragois n'a pas eu le succès escompté. Selon certains médias et observateurs, les employés du secteur public tchèque ne savent pas encore faire la grève.

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En effet, là est la question : si grève il y a, pourquoi ? La raison invoquée par les conducteurs des tramways pragois n'est pas des plus claires. Ils revendiquent une hausse des salaires, ou plutôt le même salaire que les chauffeurs des autobus des transports en commun pragois. Dans cette revendication, déjà, on trouve une différence : pour les tramways, on parle de conducteurs, pour les autobus, on parle de chauffeurs. Une différence qui n'est pas sans importance, puisque le chauffeur d'un autobus municipal pragois doit être titulaire du permis de conduire D, alors que pour le conducteur de tram il suffit d'une formation assurée par l'entreprise. A la rigueur, cela voudrait dire, selon les spécialistes, qu'on peut conduire un tram, avec dans les 300 passagers à bord, sans le permis de conduire. Est-ce la réalité ? En général non. Tout le litige réside dans la différence de salaire entre conducteur de tram et chauffeur d'autobus. Elle n'est pas énorme, mais existe. Elle existe aussi entre les conducteurs de tram et les conducteurs du métro. Tout naturellement, puisque leur travail n'est pas le même. Sans prendre partie pour les uns ou pour les autres, force est de constater que les conducteurs de tram, les chauffeurs des bus pragois, ou les conducteurs du métro de Prague, sont
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relativement très bien payés. Leurs salaires dépassent, de beaucoup, le salaire moyen. Le quotidien national, Lidove noviny, fait remarquer que les grévistes de ce lundi, un peu plus de 20 % des conducteurs de tram pragois, se sont conduits en amateurs de la grève. En effet, comment expliquer à l'usager des transports en commun les problèmes qu'il rencontre parce que certains employés du service public demandent une hausse de leurs salaires, alors que ceux-ci dépassent largement la moyenne nationale. Une autre règle, dans l'application du droit à la grève : c'est toujours le dernier moyen, après que les parties litigieuses aient tenté d'arriver à un consensus, ce qui n'a pas eu lieu. Les négociations sur les salaires des conducteurs de tram ne sont pas arrivées à terme, car les experts ne reconnaissent pas leur argument : leur formation professionnelle serait égale à celle des chauffeurs de bus. Vraiment ? Pour cela, il suffirait d'avoir une formation de conducteur de véhicule sur rail, locotracteur d'usine, par exemple, pour conduire un Renault Magnum sur une autoroute. Le problème réside, peut-être, dans un certain manque de volonté à la conciliation. Le quotidien Lidove noviny écrit même : ne pas confondre démocratie avec anarchie.