Grande rétrospective des toiles fantastiques de Lukáš Kándl en France

Lukáš Kándl : Le rêve érotique de Mme Guerneri del Gesù

Lukáš Kándl est un peintre tchèque installé en France, plus précisément en Bourgogne, depuis les années 1970. Dans un entretien accordé à Radio Prague en 2008, il avouait lui-même être un peu anachronique avec son admiration pour l’époque bouillonnante de la Prague mystique de Rodolphe II. Ces aspirations au merveilleux, Lukáš Kándl les concrétise dans ses toiles, oniriques, fantastiques. Une grande rétrospective lui est consacrée, en France, jusqu’au 14 novembre.

« Je vais avoir la plus grande rétrospective de mon travail, à Saint-Germain-en-Laye, au Manège royal, un magnifique lieu qui servait aux chevaux de Louis XIV. Il est très grand : 45 m de long sur 18 m de large, et je vais l’occuper tout seul, avec environ 150 tableaux. Le vernissage aura lieu le 22 octobre. »

Vous dites qu’il s’agit là de votre première grande rétrospective. Comment avez-vous sélectionné les 150 œuvres que vous exposez. Le choix a dû être difficile...



« En fait, c’était plutôt facile. Parce que jusqu’à présent dans ma vie artistique, j’ai fait à peu près 850 tableaux. Il m’en reste justement à peu près 150, avec une moyenne de 20 à 40 tableaux chaque année. Donc finalement tout ce qui me reste sera exposé au Manège royal. »

Est-ce qu’il s’agit quand même de tableaux qui courent sur toute la durée de votre carrière ?

« Tout à fait. Il y a aussi quelques tableaux anciens, qui ont une quarantaine d’années. Certains sont restés, pour une raison presque inexpliquée, dans l’atelier, au placard, parce qu’ils étaient trop gros, ou parce que la thématique ne correspondait pas aux expositions présentées. Mais les tableaux actuels, ou en tout cas de moins de dix ans, sont les plus nombreux. »

Est-ce que vous voyez une évolution dans votre manière de faire. Evidemment tous les artistes évoluent... En ressortant ces toiles, en les comparant, en les mettant en parallèle, qu’est-ce que cela vous inspire ?

« Je dirais que je me suis un peu pacifié. J’ai l’impression qu’il y a moins de ce côté obscur que je véhiculais à l’époque. D’ailleurs j’ai pas mal de collègues de différents pays de l’Est qui avaient la même inspiration, la même façon de faire. Donc, j’ai l’impression que ça s’est calmé. Ça, c’est sur le contenu. Bien sûr, au niveau de la technicité on apprend tous les jours et qu’on apprend jusqu’à la fin. »

Prévoyez-vous une grande rétrospective en République tchèque, votre pays d’origine ?

« Théoriquement j’en prévois, mais pratiquement c’est un peu plus complexe. J’ouvre une parenthèse : je dirige un groupe des artistes fantastiques ici, en France. On devait avoir, cette année, au Clementinum une exposition collective avec une thématique importante. Neuf ou six mois avant l’exposition, ça a été annulé parce qu’il y a eu un changement à la direction. Pourquoi je le dis : j’ai l’impression que de plus en plus, les salles disponibles à Prague sont payantes mais de manière assez conséquente. Actuellement j’aimerais beaucoup exposer à Prague, mais pas s’il faut payer des sommes absolument collossales. »