Foot – Euro 2016 : les Tchèques frappent à la porte de la France

Tchéquie-Kazakhstan, photo: ČTK

Cela a été laborieux, pénible même par instants (dans tous les sens du terme), carrément médiocre et inquiétant en première mi-temps, nettement plus emballant en seconde, et dans tous les cas stressant jusqu’au bout. Malgré une prestation d’ensemble vraiment pas folichonne donc, l’équipe de République tchèque de football est finalement quand même parvenue à s’imposer contre le Kazakhstan (2-1), jeudi soir, à Plzeň, dans un match comptant pour les éliminatoires au championnat d’Europe 2016. Mieux encore : profitant des faux-pas des Pays-Bas et de la Turquie dans les deux autres matchs de la soirée dans le groupe B, la Reprezentace a fait un (grand) pas supplémentaire vers la phase finale en France. Reportage.

Tchéquie-Kazakhstan,  photo: ČTK
C’est d’abord par un vibrant et émouvant hommage rendu par Antonín Panenka et le public à Josef Masopust, décédé en juin dernier, que cette rencontre entre la République tchèque et le Kazakhstan, dernier du groupe, a débuté. Mais si le Ballon d’or 1962 avait été présent dans les tribunes, fort probablement aurait-il trouvé beaucoup à redire sur le spectacle offert par Petr Čech et ses partenaires durant les quarante-cinq premières minutes.

Difficile d’exprimer les choses autrement : à l’exception d’une frappe de David Limberský venue s’écraser sur la barre du but kazakh, les Tchèques, qui devaient composer une nouvelle fois avec l’absence de leur meneur de jeu Tomáš Rosický, n’ont pas été bons en première mi-temps. Mauvais ont-ils même été, ont alors pensé à voix haute nombre de leurs supporters.

Menés au score dès la 21e minute suivant le scénario d’un film catastrophe, remake du match contre la Lettonie (1-1) en mars dernier (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/foot-euro-2016-petit-contretemps-pour-les-tcheques-sur-la-route-de-la-france), les hommes du sélectionneur Pavel Vrba, d’abord impuissants à réagir, ont néanmoins livré une tout autre prestation dans un second acte plus animé et enfin conforme aux attentes d’avant le coup d’envoi. Et c’est très logiquement, à force de patience et de persévérance dans ce qui était devenu au fil des minutes une partie de handball autour de la surface kazakhe, que Milan Škoda, l’attaquant du Slavia Prague monté au jeu au repos, a, de deux bons vieux coups de tête, d’abord égalisé (74e) avant d’offrir la victoire aux siens (86e).

Petr Čech,  photo: ČTK
Une victoire ô combien précieuse, comme s’en félicitait à la sortie des vestiaires un Petr Čech qui, comme il en a pris la bonne habitude, a daigné s’arrêter devant le micro de Radio Prague pour nous faire partager son analyse en français :

« Oui, c’est un grand soulagement. C’est aussi mission accomplie, car nous avons les trois points que nous voulions. On savait que ça pouvait être un match difficile contre une équipe du Kazakhstan de plus en plus ambitieuse, comme le prouvent les résultats de leurs clubs en coupes d’Europe. Les Kazakhs ont montré beaucoup de maturité aujourd’hui. On a mal commencé le match en jouant trop lentement et en ne les pressant pas assez. Et comme le Kazakhstan a marqué en premier, cela a rendu notre tâche encore plus compliquée. Mais on a été beaucoup plus agressifs et fait preuve de plus de détermination en deuxième mi-temps. On a plus cherché nos attaquants dans la surface. C’était la clef et c’est ce qui nous a permis d’inscrire ces deux buts. »

-Pourquoi a-t-il fallu attendre la deuxième mi-temps pour commencer à jouer de la sorte ?

« On n’a pas bien joué dans les vingt à trente derniers mètres. Il a toujours manqué la bonne passe au bon moment. Je pense aussi que notre adversaire a dépensé beaucoup d’énergie pour bien défendre. Les Kazakhs ont beaucoup couru pour essayer de procéder par contre-attaques. La différence s’est faite aussi là-dessus à la fin. Les Kazakhs étaient très fatigués, on ne les a pas laissés jouer et on ne leur a pas laissé le temps de souffler en deuxième mi-temps. Ils ont commencé à faire des erreurs dans les vingt dernières minutes et on en a profité pour marquer. »

-Les murs des vestiaires ont-ils tremblé à la mi-temps ?

« Evidemment, l’entraîneur n’était pas content. On s’était préparés de façon différente : on voulait être plus agressifs, les presser pour pouvoir jouer dans leurs vingt derniers mètres et nous créer des occasions. Mais on n’y est pas arrivés en première mi-temps. En plus, on a encaissé sur le premier corner kazakh. Cela nous a poussés à prendre plus de risques en deuxième mi-temps et à jouer avec plus de détermination. Heureusement, cela a payé. »

-Même si tout n’a pas été parfait, loin de là, c’est malgré tout une soirée presque rêvée pour l’équipe de République tchèque : les Pays-Bas ont perdu contre l’Islande (0-1), la Turquie a concédé un résultat nul contre la Lettonie (1-1), et vous possédez maintenant six points d’avance tant sur les Pays-Bas que sur la Turquie, qui s’affrontent en plus dimanche. A trois matchs de la fin des éliminatoires, il ne vous manque donc vraiment plus grand-chose pour vous qualifier…

« Oui, c’était une soirée importante, mais les résultats confirment que ce groupe est difficile. Les résultats sont toujours imprévisibles. Tout le monde peut battre tout le monde. Ce soir, on a gagné à la différence de nos deux poursuivants. Mais il y a encore trois matchs à jouer et des points à prendre… »

-En cas de nouvelle victoire en Lettonie dimanche, vous serez presque en France…

« Si on prend encore trois points et que le résultat de Turquie – Pays-Bas nous est favorable (il faudrait un résultat nul entre les deux équipes, ndlr), ce sera fait ! »