Entrée en vigueur de l'accord d'extradition tchéco-thaïlandais

Ce mardi, entre en vigueur l'accord tchéco-thaïlandais sur l'extradition et la coopération lors de l'exécution des jugements. Il concerne, en particulier, deux jeunes Tchèques purgeant, dans des prisons de Thaïlande, des peines s'étendant sur des dizaines d'années. Une information d'Alena Gebertova.

L'accord concerné est le fruit de négociations de diplomates tchèques avec la partie thaïlandaise, qui étaient tout sauf faciles. Adopté, cette année, par les parlements des deux pays, il représente un document de droit international rare. La plupart des pays européens, en effet, ne possèdent pas une pareille convention. Pourquoi autant de zèle du côté tchèque ? La réponse est simple : il s'agit de permettre à deux jeunes Tchèques, en prison en Thaïlande depuis près de six ans, de pouvoir purger le reste de leurs peines en Tchéquie.

Les deux Tchèques avaient été arrêtés à l'aéroport de Bangkok. En 1995, Emil Novotny, 19 ans, avec 4,5 d'héroïne. Un an plus tard, Radek Hanykovics, 21 ans, avec 2,4 kg d'héroïne. Chacun a été condamné à cinquante ans de prisons : des peines très lourdes pour la pratique tchèque, point pour celle de Thaïlande, pays où des peines de mort sont parfois prononcées pour de pareils délits. Grâce à des amnisties royales, les deux jeunes délinquants tchèques ont vu, ensuite, leurs peines réduites de sept, respectivement de vingt ans. Ils n'avaient, toutefois, aucun espoir de renter dans leur pays. Sur ce point, la Thaïlande fut catégorique.

Le sort de Novotny et de Hanykovics est largement connu en Tchéquie. D'autant qu'il a inspiré, récemment, un long métrage qui a d'ailleurs remporté de jolis succès auprès du public. Rappelons, aussi, que les deux trafiquants de drogue ont pu recevoir en prison, il y a trois ans, une visite de Vaclav Klaus, président, à l'époque, de la Chambre des députés.

Comment se présente donc, aujourd'hui, la situation pour les deux condamnés... Dès que, eux-mêmes ou leurs familles, soumettront une demande de leur transfert, des négociations en la matière avec les autorités thaïlandaises pourront commencer. On estime qu'elles pourraient aboutir, dans quelques mois. De retour dans leur pays, ils ne pourront, pourtant, être libérés avec sursis, qu'après avoir purgé les deux tiers de leur peine. Sauf s'ils bénéficient d'une grâce présidentielle...