En Afghanistan, le ministre de la Défense confirme l’engagement tchèque

Martin Stropnický en Afghanistan, photo: ČTK

Un peu moins de cinq mois après son dernier passage qui avait fait suite à la mort de cinq soldats tchèques victimes d’un attentat-suicide, le ministre de la Défense, Martin Stropnický, a effectué, samedi et dimanche, une nouvelle visite en Afghanistan, entre autres pour réaffirmer l’engagement de Prague. Comme depuis 2002, la République tchèque restera bien présente en 2015 et 2016 également dans un pays marqué encore en fin de semaine dernière par une vague d’attentats revendiqués par les talibans.

Martin Stropnický en Afghanistan,  photo: ČTK
L’Afghanistan, le Mali, le Sinaï, le Proche-Orient ou encore les Balkans : tels sont les pays et régions du monde dans lesquels la République tchèque enverra ses soldats ces deux prochaines années. C’est ce que prévoit le plan de participation de l’Armée tchèque aux missions à l’étranger adopté par le Parlement cet automne. En 2015, la République tchèque consacrera environ 41 millions d’euros à l’ensemble de ces missions à l’étranger placées sous la tutelle de l’OTAN, de l’Union européenne ou de l’ONU. Le plus gros des militaires tchèques, jusqu’à 350, se trouvera toujours en Afghanistan, où la République tchèque est engagée depuis 2002 dans le cadre de l’opération menée par l’alliance de la Force d’assistance et de sécurité de l’OTAN (ISAF).

A Begram notamment, là où un attentat avait causé la mort de cinq d’entre eux l’été dernier, les Tchèques, qui coopèrent avec une unité américaine, sont chargés de la protection de la base aérienne. Ils le resteront en 2015 et en 2016, comme l’avait déjà confirmé cet été le Premier ministre Bohuslav Sobotka alors que des voix critiques s’élevaient pour remettre en cause le sens et la nécessité de l’engagement de l’Armée tchèque en Afghanistan :

Martin Stropnický en Afghanistan,  photo: ČTK
« La mission ne change pas. Nos soldats remplissent là-bas certains engagements qu’a pris la République tchèque. Le mandat a été approuvé en bonne et due forme par le gouvernement et le Parlement. Je pense que toute discussion dans laquelle notre mission serait reconsidérée à la hâte sans une réflexion approfondie serait une marque d’irrespect non seulement envers les soldats victimes de l’attentat cette semaine, mais aussi envers tous ceux qui sont morts ou ont été gravement blessés en Afghanistan dans le passé. »

Le passé pour les militaires tchèques en Afghanistan, ce sont déjà douze ans au cours desquels près de 5 000 soldats tchèques se sont relayés à Kaboul et dans les différentes provinces du pays depuis la décision prise, peu après l’attentat du 11 septembre 2001 à New York, de participer à la lutte internationale contre le terrorisme. Toutefois, alors que certains pays, parmi lesquels les Etats-Unis, vont retirer progressivement leurs troupes à compter de la fin de cette année, la République tchèque, elle, à la demande de l’OTAN, va donc poursuivre son engagement.

Martin Stropnický en Afghanistan,  photo: ČTK
Cette participation tchèque s’inscrit dans un contexte où non seulement donc la communauté internationale et l’Alliance réduisent la voilure en Afghanistan, mais aussi où la situation du pays, loin d’être stabilisée, tend même plutôt à se dégrader, comme en témoigne la vingtaine de victimes des attaques perpétrées par les talibans tout récemment encore dans la province de Helmand, dans le sud du pays, et dans la capitale Kaboul.

C’est donc de tout cela que le ministre tchèque de la Défense s’est entretenu ce week-end avec homologue Enayatullah Nazari et le vice-président afghans Abdar Rashid Dostum. Et en plus de distribuer quelques cadeaux aux militaires tchèques engagés à l’approche des fêtes de fin d’année, Martin Stropnický a également tenu à rappeler que ce qui devient de plus en plus une évidence au fil du temps :

« Cette mission est extrêmement dure et il était important de dire à nos soldats que nous le savons. »