Elections grecques: pour les Tchèques, la Grèce a voté pour l'Europe

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Après des semaines d’incertitude politique, les Grecs viennent d’élire dimanche 17 juin leurs nouveaux représentants. Un second scrutin qui intervient un mois après des élections qui n’avaient pas abouti à la formation d’un gouvernement. Ces élections ont tenu en haleine les européens, les bailleurs de fonds internationaux et le monde de la finance qui a parié sur une sortie de la Grèce de la zone euro. Comme dans tous les pays d’Europe, la presse tchèque a réagi aux résultats des législatives.

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Les craintes d’une sortie de la Grèce de la zone euro s’éloignent. Dimanche 17 juin, alors que la France élisait ses représentants à l’Assemblée nationale, les Grecs choisissaient pour la deuxième fois en à peine plus d’un mois les élus de la Vouli (le Parlement grec). On se souvient que lors du scrutin du 6 mai 2012, la coalition de la gauche radicale (SYRIZA) avait créé la surprise en arrivant, avec près de 17%, en seconde position derrière le parti de la droite conservatrice Nouvelle démocratie (ND) d’Antónis Samarás (18,8%) et devant les socialistes du PASOK. Un résultat à l’issue du dernier vote qui n’avait pas permis la création d’un gouvernement de coalition et conduit à l’organisation de nouvelles élections.

Sans changer la donne politique, les législatives de dimanche ont renforcé le poids des deux vainqueurs des législatives de mai dernier. Le parti Nouvelle démocratie obtenant près de 30% des voix tandis que la gauche radicale a recueilli près de 27% des votes. Des résultats jugés favorables au maintien du pays dans la zone euro et à l’accalmie des marchés. Selon l’analyste David Marek, les résultats de l’élection « sont la meilleure nouvelle que la zone euro pouvait recevoir. On peut s’attendre à une réaction positive des marchés et un renforcement de l’euro sur le dollar ».

Antónis Samarás  (en bas à gauche),  photo: CTK
Pour l’ensemble de la presse tchèque, la Grèce a choisi, en plaçant le parti d’Antónis Samarás en tête des élections, le chemin de l’Europe puisque le leader des conservateurs entend honorer les dettes du pays et suivre le programme de sortie de crise préconisé par l’Union européenne et les bailleurs de fonds. Un programme auquel la coalition de la gauche radicale est farouchement opposée.

Pour l’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale tchèque, Luděk Niedermayer, le résultat des élections donne un signal politique positif aux autres partenaires européens. Il rappelle toutefois que la Grèce se trouve toujours dans une spirale économique négative :

« Les problèmes qui touchent la Grèce vont se poursuivre, on voit que la société est polarisée, mais aucune bombe politique n’a explosé. Ce n’est donc pas la fin des problèmes mais tout le monde a repris son souffle. »

La situation économique de la Grèce appelle en effet à la prudence et devrait inciter les responsables européens à revoir le plan de sauvetage de la Grèce. Luděk Niedermayer:

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« Il convient en outre de signaler le fait que l’économie grecque est dans un mauvais état. Le chômage est très important, l’économie ralentie… C’est la raison pour laquelle une correction du plan de sauvetage est nécessaire pour soutenir la croissance économique et afin que les Grecs puissent remplir leurs engagements. Ces conditions seraient avantageuses pour toutes les parties ».

Pour le président tchèque Václav Klaus, les élections ne changeront rien à la donne puisque, selon lui, « le pays croule sous des dettes qu’il ne pourra pas honorer ». Il rappelle en outre que les Grecs ne sont pas responsables de la crise actuelle mais que « leur présence dans la zone euro est une erreur ». Quant au chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, il se félicite du résultat des élections et estime que « la sortie de la Grèce de la zone euro, un temps envisagée par les responsables politiques et économiques de l’Union européenne, aurait été un non-sens. »