Deux entrevues à la foire Le Monde du Livre

Photo: CTK

Dans le stand belge de la foire Svet knihy - Le monde du Livre qui se poursuit à Prague Vaclav Richter a rencontré Leo Beeckman, représentant de la Communauté française de Belgique.

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C'est pour la 11e fois que la Belgique participe à la foire. Léo Beeckman m'a présenté sommairement l'exposition belge de cette année.

« Donc ce sont les nouveautés de l'année. On a connu au niveau de la littérature une année assez riche, parce que c'est un auteur belge, François Weyergans, qui a obtenu le Prix Goncourt et c'est un autre belge Jean-Philippe Toussaint, un auteur traduit en tchèque, qui a eu le Prix Médicis. Donc les deux plus importants prix littéraires en France ont été donnés aux auteurs belges. On ne peut pas se plaindre. Nous présentons évidement leur livre sur le stand, mais il y aussi d'autres nouveautés qui sont parues. Il y a Grégoire Polet, un jeune auteur de 27 ans qui en est à son deuxième livre chez Gallimard et qui a eu vraiment des critiques très élogieuses. C'est donc une révélation. »

La Belgique présente aussi un petit choix de la bande dessinée. Mais cette fois-ci il ne s'agit pas de la BD classique, Tintin, Spirou et compagnie. Leo Beeckman :

« On a préféré montrer se qui se fait aujourd'hui chez les jeunes bédéistes, donc l'avant-garde de la bande dessinée. On a consacré donc une partie du stand à cette avant-garde BD. On a aussi quelques ouvrages généraux sur l'histoire de Belgique, un peu de poésie, un peu de romans, un peu de nouvelles, des essais... »

Parmi les invités de la foire du Livre il y a aussi l'écrivain français Benoît Duteurtre. Juste après sa descente d'avion il a accordé une interview à Radio Prague. Voici un petit fragment de cet entretien dans lequel l'écrivain explique son rapport vis-à-vis de la modernité.

" C'est évident que j'ai plutôt un tempérament nostalgique. Alors cela fait toujours beaucoup de polémiques en France parce que je critique toujours la modernité. D'un côté il y a ceux qui m'attaquent en disant : 'vous êtes réactionnaire, vous n'aimez pas le monde moderne'. Mais d'abord pourquoi faudrait-il aimer le monde moderne ? Les artistes ont toujours rêvé d'autres âges d'or qui n'existent sans doute pas. Balzac préférait l'époque qu'il n'avait pas connue mais qui avait été avant lui. La nostalgie fait partie du tempérament artistique. Mais inversement je pourrais dire et je le dis aussi que ma critique de la modernité n'est pas une critique anti-moderne, j'aime l'art moderne, le surréalisme, la musique moderne et j'aime Stravinski. Je suis donc dans une position critique non pas de la modernité, mais de ce que la modernité est devenue, de la façon dont la modernité s'est transformée en un système industriel et économique assez totalitaire. Cette modernité est devenue vraiment un dogmatisme. La modernité comme la liberté d'esprit et d'invention je l'adore. "

L'entretien avec Benoît Duteurtre sera diffusé sur les ondes de Radio Prague dans son intégralité, samedi 13 mai.