Des étudiants tchèques parmi les boursiers du Fonds pour l'éducation des Roms

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L’éducation est souvent décrite comme l’un des enjeux cruciaux et l’un des principaux obstacles pour les minorités roms des pays d’Europe centrale. Le Fonds pour l’éducation des Roms (REF) tente de faire évoluer les choses au niveau de l’éducation supérieure en aidant des Roms de poursuivre leurs études universitaires. Plusieurs dizaines d’entre eux se sont récemment rassemblés à Prague, en présence également du ministre des droits de l’Homme qui a fait de l’éducation une de ses priorités.

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« Je suis en troisième année d’études à Zlin pour devenir sage-femme. J’ai besoin d’une aide financière pour le logement car ma famille habite ailleurs, pour les livres, pour le transport aussi. Pour moi par exemple cette bourse est très importante. »

Kateřina Halušková est l’une des bénéficiaires tchèques de ces bourses distribuées chaque année à des étudiants roms par le REF dans une quinzaine de pays grâce à son programme boursier universitaire (RMUSP). A Prague, Kateřina est venue accompagnée de son père Ernest :

« Moi je n’ai pas eu la chance de pouvoir étudier. J’ai reçu une simple formation de charpentier. Quand on a vu qu’elle se débrouillait bien à l’école et qu’elle a facilement eu son bac, on s’est dit que ce serait dommage qu’elle s’arrête là, que ce serait bien qu’elle obtienne un diplôme avec une spécialité de son choix. Ma femme et moi nous travaillons mais nous avons trois autres enfants donc la bourse nous a beaucoup aidés. »

Jiří Dienstbier,  photo: ČTK
Un petit concert de musique tzigane était également au programme de cette cérémonie organisée dans un palais près du Château Prague et à laquelle était convié le ministre en charge des droits de l’Homme, Jiří Dienstbier, auteur de la « Stratégie de l’intégration rom pour la période 2015-2020 » pour le gouvernement actuel.

Prague est régulièrement montrée du doigt pour son manque d’empressement à lever toute forme de discrimination dès le plus jeune âge dans le système scolaire.

Jiří Dienstbier : « La Stratégie de l’intégration rom prend bien sûr cela en compte et la question est de savoir si la priorité doit être l’école primaire, qui est très importante parce que si quelqu’un est exclus du système dès le primaire alors les chances de faire des études universitaires sont évidemment très réduites. Mais il faut aussi aider dès maintenant à accéder à ces études universitaires et les centaines de diplômés roms soutenus depuis une décennie par ce fonds représentent déjà des exemples à suivre et une force intellectuelle conséquente. »

7000 bourses ont été en tout attribuées à des étudiants roms depuis la mise en place de ce programme international géré depuis Budapest pour tous les pays européens, principalement les pays d’Europe centrale et orientale.

Yveta Kenety est en charge de la partie tchèque :

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« 1500 bourses sont distribuées en tout chaque année pour une somme totale de 40 millions de couronnes (environ 1,5 M EUR). La République tchèque représente environ 2% de ce total. Cette année 57 candidats tchèques ont demandé une bourse universitaire et finalement, au bout d’un processus qui est quand même assez sélectif, 34 étudiants ont pu en bénéficier, ce qui représente une aide totale d’un million de couronnes. »

Chimie, géographie, santé ou encore langues et civilisations étrangères : ce sont quelques-uns des divers domaines choisis par les étudiants boursiers cette année.